Réunir les producteurs congolais lors d’une foire où seront exposés les vivres issus des bassins de tous les départements, ce projet pourrait voir le jour prochainement comme l’a annoncé le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, dans l’interview qu’il a accordée à la presse à l’occasion de sa visite de travail (23-26 mars) dans le département de la Bouenza. Décryptage.
Faire des districts du Congo des pôles de production agricole
À en croire le chef de l’Etat, ce challenge devrait être soutenu par l’organisation d’une grande foire au cours de laquelle tous les départements viendront exposer leurs productions aux environs de Brazzaville. « J’ai lancé hier (24 mars NDLR) le mot d’ordre de l’émulation interdépartementale. Il y aura une véritable explosion. Je serai très heureux de vivre cet évènement, tous les départements du Congo réunis dans une saine émulation. Il y aura de tout : manioc, safous, poulets, poissons, crocodiles, tortues, bœufs, moutons… », a indiqué le président de la République, satisfait que l’une de ses promesses de la campagne électorale lors de la présidentielle 2021 se réalise dans le département de la Bouenza.
« Je constate que la directive que nous avons donnée en 2021 est en train de prendre corps, j’ai dit toute ma fierté aux acteurs agricoles du dé département. Nous observons que les populations sont mobilisées, qu’elles adhèrent à cette directive. Nous constatons que le gouvernement a pris des mesures concrètes pour la mise en œuvre de cette directive. En gros, il s’agissait de produire ce dont notre peuple a besoin pour qu’il ne continue pas de dépendre de l’étranger, surtout en ce qui concerne les produits agricoles. Je parlais de « Ebembé ya Adoula » (poulet importé NDLR) durant toute la campagne électorale en 2021 et ma satisfaction est sincère aujourd’hui lorsque je vois une grande production de maïs, de l’aliment de bétail, de la volaille, la production animale », a-t-il souligné.
La jeunesse mobilisée
Grâce à la mécanisation de l’agriculture, les jeunes peuvent plus travailler à la pioche. « J’ai vu de nombreux jeunes dans les ZAP, je suis très content. Ainsi, je constate, dans la Bouenza, comme dans le passé, il y a une population travailleuse, active. Il y a des immensités des terres disponibles, même s’il y a quelques obstacles avec les propriétaires fonciers, ce sont des obstacles qui vont être levés », a-t-il poursuivi.
Le président de la République a, par ailleurs, déploré le manque de communication autour du développement des ZAP à travers le pays. A quelques exceptions près, il a interpellé la presse nationale, surtout les chaînes de télévision qui passent la plupart de leur temps à diffuser des reportages et autres émissions souvent sans impact majeur sur la population. « Hier, à Mouindi et Loudima, en parlant avec les membres de la délégation venus de Brazzaville, certains me disaient que, vraiment, c’est terrible, depuis Brazzaville, on n’a pas connaissance de ce qui se passe dans le pays. Ils m’ont dit on découvre cela, on serait resté à Brazzaville, on n’aurait jamais su qu’il y a une grande activité comme celle-ci dans l’arrière-pays. J’ai dit oui, certainement la communication n’est pas bien faite. Je vois chaque soir édition Magazine, chaque député, chaque sénateur, chaque conseiller parce qu’il est allé distribuer quelques bricoles aux populations et la télévision c’est pour lui, alors il faut qu’on le voit », a critiqué Denis Sassou N’Guesso, invitant les journalistes à aller à l’intérieur du pays. « Si le président n’était pas venu ici, vous n’aurez pas pris l’initiative de venir couvrir ces activités pour les montrer. Donc, je renvoie un peu la balle de votre camp. »
S’agissant des perspectives de cette production agricole qui s’annonce déjà assez abondante dans la Bouenza, le chef de l’Etat a rassuré qu’il y aura d’abord la transformation et la conservation des produits. « Nous avons vu le début de la transformation à Loudima, les tubercules ne vont pas pourrir, ils vont être transformés en foufou et vendus à l’intérieur du pays et pourquoi pas à l’extérieur. Les autres produits seront transformés de la même manière. Donc, il n’y aura pas de pourriture, il n’y aura pas de gaspillage, au contraire, on assistera peut-être à une baisse du prix, le panier de la ménagère en question. Quand il y aura une grande production, je pense qu’il y aura une baisse des prix à la consommation et puis les produits seront conservés et vendus à l’intérieur du pays et pourquoi à l’extérieur », a-t-il insisté.