Assemblée parlementaire de la Francophonie : seize pays participent à la 16e conférence à Brazzaville

Mardi, Avril 15, 2025 - 19:10

Le président de l’Assemblée nationale du Congo, Isidore Mvouba, a ouvert le 15 avril à Brazzaville les travaux de la 16e conférence des présidents des assemblées et sections de la région Afrique de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), qui réunit les représentants de seize pays membres ainsi que les présidents des parlements de la Cédéao et de la Cémac.

Se réunissant dans la capitale congolaise jusqu’au 16 avril, les parlementaires venus, entre autres, du Cameroun, du Bénin, de l’Angola, de Djibouti, de la RDC, du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Mauritanie, du Maroc et de la Guinée équatoriale planchent sur l’analyse des situations politiques dans les Etats et sur le fonctionnement administratif de la région afin que celle-ci soit plus efficiente et attractive pour le bien-être des populations. Le président du Conseil départemental et municipal de Brazzaville, député maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, a, dans son mot de bienvenu, souhaité que ces assises puissent contribuer au renforcement des liens entre les pays membres, à la promotion de la paix et à la consolidation de cette institution parlementaire autour des valeurs de justice, de liberté et de développement.

La déléguée générale de l’APF, Amélia Lakrafi, a rappelé que la francophonie n’est pas qu’un espace linguistique, c’est une communauté vivante, riche dans sa diversité, unie par tout le monde et surtout pour les valeurs. Elle a également salué le rôle moteur de la région Afrique. « L’Afrique donne à notre assemblée son souffle, son énergie, sa vitalité… Je vais vous dire ici ma pleine et entière disponibilité en tant que déléguée générale pour soutenir vos initiatives car nous avons une mission commune : défendre la démocratie, l’Etat de droit et porter la parole et la voie du peuple, de nos peuples. Le monde change vite et brutalement. Partout, les tensions s’intensifient, les oublis s’accumulent, le multilatéralisme est mis à mal. En même temps, dans notre espace francophone, nous observons des reculs préoccupants, c’est pourquoi nous devons parler franc et très clair », a-t-elle déclaré, précisant que la diplomatie parlementaire est un outil précieux qui se repose sur la confiance et le dialogue.

Amélia Lakrafi a, par ailleurs, remercié les autorités congolaises au premier rang desquelles le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, surtout la ville de Brazzaville, une terre d’accueil empreinte d’histoire et de mémoire qui est aussi un grand symbole. « Brazzaville, capitale du monde libre en 1944 a incarné l’espoir, la dignité, la liberté à un moment où ces valeurs vacillaient ailleurs, loin d’ici. Quel meilleur lieu pour réaffirmer aujourd’hui notre engagement commun pour la paix, la démocratie et la solidarité francophone. Etre ici, ce n’est pas simplement répondre à une exigence statutaire, c’est réaffirmer notre ambition », a reconnu la députée française.

Jouer pleinement son rôle de vigile de la démocratie

Le président de l’APF, Hilarion Etong, a, quant à lui, indiqué que l’année 2025 est un tournant significatif pour la politique de la région. Selon lui, malgré des changements substantiels et des événements qui ont façonné la dynamique politique du continent, la transition démocratique demeure un élément essentiel dans la trajectoire politique de nombreux pays, car des efforts soutenus ont été déployés pour consolider les fondations démocratiques à travers des réformes institutionnelles. Dans un tel contexte, l’assemblée devrait, a-t-il poursuivi, continuer de jouer un rôle de gardien attentif des pratiques démocratiques, des libertés compte tenu des mutations politiques actuelles essentielles pour le bien-être des populations. « La situation qui prévaut aujourd’hui dans notre continent en général et dans l’espace francophone en particulier appelle encore notre vigilance même s’il y a des progrès significatifs qui ont été enregistrés dans bien de pays en matière de démocratie et d’Etat de droit. En tant que parlementaires francophones africains, je nous invite à faire en sorte que notre rôle de vigile de la démocratie ne soit pas un slogan vain où on essaie de réduire tous les engagements pris ces dernières années en un catalogue de bonne intention », a martelé le premier vice-président de l’Assemblée nationale du Cameroun, saluant l’adhésion des membres du bureau de faire de cette assemblée un acteur majeur de la diplomatie et de la médiation parlementaire.

Le président actif de la section congolaise de l’APF, Isidore Mvouba, a, dans son allocution d’ouverture, rappelé qu’à l’heure où le continent africain est à la croisée des chemins, les assises de Brazzaville pourraient être le lieu du consensus pour adopter les thématiques à discuter, du 25 au 27 mai 2025, à Cotonou, à l’occasion de l’Assemblée régionale. « Ces sujets d’importance pourraient porter, entre autres, sur : la nécessité de valoriser la donne démographique au moment où le taux de croissance des populations des pays francophones est significatif ; la lutte contre le réchauffement climatique à l’heure où le Bassin du Congo offre des opportunités en matière de protection des forêts et des tourbières ; la transition énergétique pendant que nos Etats aspirent à améliorer l’accès de nos peuples à l’énergie ; le niveau de nos économies à l’aune du démarrage de la Zone de libre-échange continentale africaine; l’état des lieux du processus démocratique dans les pays francophones », a cité le président de l’Assemblée nationale du Congo.

Parfait Wilfried Douniama
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