Les pays riches ont stimulé leur industrialisation et leur urbanisation en exploitant massivement des combustibles fossiles.
C'est la principale cause du changement climatique, qui touche aujourd'hui tous les pays du monde, y compris les pays d'Afrique subsaharienne, qui sont responsables de moins de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), selon un article tiré dans The Conversation : Les pays riches ont une dette climatique. L'Afrique s'urbanise également et a besoin de fonds pour loger un milliard de personnes supplémentaires d’ici 2050 et pour commencer à adapter ses villes au changement climatique. L'économiste Astrid Haas qui examine un rapport de l'ONG Action Aid sur la dette climatique, aborde la question de cette dernière. Elle explique pourquoi la présidence sud-africaine du G20 représente une occasion de plaider pour un meilleur accès au financement et pour une restructuration de la dette existante.
La dette climatique : Explication
La dette climatique repose sur l'idée que les nations riches ont pollué plus que leur juste part de l'atmosphère avec des GES. C'est ce qu'on appelle l’appropriation de l’atmosphère. Pour cette raison, ces pays ont la responsabilité de dédommager les pays en développement, qui ont le moins contribué aux émissions de GES et qui subissent de manière disproportionnée les effets du réchauffement de la planète. Le remboursement de la dette climatique permettrait aux pays africains de poursuivre une transition juste et durable vers les énergies renouvelables et d'adapter leurs villes aux vagues de chaleur, aux inondations et aux autres catastrophes liées au changement climatique. Or, l'Afrique subsaharienne reçoit à peine 5% du financement mondial pour le climat pour soutenir des mesures d'atténuation telles que des projets d'énergie renouvelable et pour s'adapter aux effets du réchauffement de la planète. Ce qui montre que la dette climatique reste largement impayée.
Le lien de l'urbanisation mondiale au changement climatique et à la dette climatique
Economiste urbaine, Astrid Haas explique qu'aucun pays n'a jamais atteint le statut de pays à revenu intermédiaire sans passer par un processus d’urbanisation bien géré. Le rapport d’Action Aid estime que les pays riches ont réalisé jusqu'à 70 % de leur croissance économique en utilisant plus que leur part équitable du budget climatique. Selon le rapport, les pays les plus riches doivent 36 000 milliards de dollars aux pays africains au titre de la dette climatique. L'Afrique est au début de son processus d'urbanisation, le plus rapide que le monde ait jamais connu. Cependant, elle ne peut pas suivre le même modèle d'industrialisation à forte teneur en carbone que les pays riches. L'Afrique doit tracer sa propre voie, une voie qui n'augmente pas de manière significative les émissions de GES. L'urgence de la crise climatique l'exige.
Combien les pays riches doivent à l'Afrique et sur quelle base de calcul ?
En 2015, l’Accord de Paris est signé. Les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars US par an pour aider les nations en développement à lutter contre le changement climatique. Lors des négociations de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, en 2024, cette somme a été portée à 300 milliards de dollars par an. Mais les pays développés n’ont pas encore totalement respecté l'engagement initial de 100 milliards de dollars. Certains chercheurs estiment que la véritable dette climatique se rapproche de 192 000 milliards de dollars au total, soit environ 4 000 milliards de dollars par an jusqu'en 2050. Le rapport souligne également que ces calculs ne tiennent compte que de la dette directement liée au changement climatique. Il existe des arguments convaincants en faveur de réparations supplémentaires couvrant les injustices historiques de la traite transatlantique des esclaves, ainsi que les pertes financières actuelles auxquelles les nations africaines sont confrontées en raison des flux financiers illicites, des paradis fiscaux et des structures économiques fondées sur l'exploitation. Chaque de catégorie implique ses propres calculs de dette.