L’immigration clandestine fait le lit de la prospérité douteuse des gangs de trafiquants
Combien coûte un rein, un cœur, une cornée ou un poumon ? Tout comme dans un supermarché, les organes humains ont leur espace de transactions et leurs démarcheurs. Mais les choses ne se passent pas toujours à la lumière du jour. Depuis quelques temps déjà, les organisations humanitaires proches de l’aide aux réfugiés, tirent la sonnette d’alarme. Dans les déserts du Sinaï et du Sahara ; dans les morgues des pays du pourtour méditerranéen, il n’est pas rare de trouver des corps de clandestins africains éviscérés ou grossièrement recousus après le prélèvement de leurs organes.
Une enquête de l’agence de presse italienne ANSA confirme que le phénomène est même en nette progression sur le continent. Réfugiés et migrants y sont forcés de vendre leurs organes, des reins en particulier, pour pouvoir payer le prix de la traversée clandestine de la Méditerranée et gagner l’Europe. La demande de rein exploserait même, selon la source. Les affaires marchent à plein régime. Il faut débourser entre 20.000 et 200000 euros (de l’ordre de la quinzaine de millions de francs CFA jusqu’à 130 millions) !
Naturellement, ce ne sont pas les migrants qui reçoivent une telle somme, mais les passeurs, bien heureux de proposer une telle transaction aux infortunés qui veulent « à tout prix » gagner l’Europe. Le phénomène est rendu plus facile par le recours à Internet. Vendeurs et acheteurs concluent leurs transactions par voie informatique. Il n’y a dès lors de concret que l’organe à recevoir, l’argent à acquitter (sans doute par virement bancaire). Et la structure sanitaire complaisante où va se dérouler le prélèvement, ou qui va déléguer les « préleveurs ».
L’enquête pointe du doigt les hôpitaux et médecins d’Afrique du Sud. L’horreur est à son comble quand on imagine ce désespoir dans le désespoir. Mais les flux incessants d’immigrés voulant gagner les côtes italiennes en traversant la Méditerranée ne cessent de grossir. Et comme la majorité de ces désespérés viennent d’Erythrée, c’est parmi les ressortissants de ce pays mais aussi les Soudanais, les Somaliens et les Maliens que se comptent le plus grand nombre des victimes consentantes ou non de ces trafics d’organes, selon l’enquête.