Pointe-Noire : un site des maraîchers ponténégrins transformé en parking

Jeudi, Novembre 13, 2014 - 16:15

Situé dans le troisième arrondissement, Tié-Tié, et fermé il y a quelques années, le local de la Coopérative des maraîchers ponténégrins (COOMAPON) est  devenu un garage multiservices pour de nombreux automobiles. Ceci, sous le regard impuissant des services publics habilités.

« Les maraîchers manquent aujourd’hui de marchés publics spécialisés pour l’exposition de leurs produits issus de l’agriculture et de l’élevage. En effet pour rapprocher les consommateurs des produits et éviter la présence de nombreux intermédiaires, responsables de la flambée des prix des produits maraîchers dans la ville, l’Etat devrait procéder à la réouverture des anciennes coopératives» s’est indigné Mankou Kaya président du réseau des éleveurs et des agriculteurs congolais (R.E.A.C).

Interrogé sur le sujet, Gaspard Massoukou, directeur départemental de la concurrence et de la répression des fraudes commerciales de Pointe-Noire, a indiqué que la présence des intermédiaires sur le circuit de distribution des produits maraîchers occasionnerait une concurrence déloyale sur les prix de ces produits. L’absence d’un endroit destiné à la vente de  ces produits profiterait aux intermédiaires qui  les vendent plus chers, pourtant achetés à des prix plus bas chez les agriculteurs et éleveurs. «Dans le cadre de la lutte contre la vie chère, la transparence du marché et l’assainissement du climat des affaires, nous avons eu quelques rencontres avec les maraîchers. Avec d’autres administrations publiques compétentes, plusieurs solutions seront préconisées pour pallier cette flambée de prix des produits maraîchers dans la ville », a-t-il déclaré.

En dehors des automobiles, le site abrite également un restaurant  et un centre de formation pédagogique privé dénommé PIAGET, où sont formés des jardinières d’enfants, des instituteurs, puéricultrices, hôteliers et agriculteurs.

Rappelons que dans la ville océane les produits maraîchers ne  sont pas vendus à la portée de toutes les bourses. La ceinture maraîchère qui se développe autour de la ville reste insuffisante, ainsi pour pallier cette difficulté, la ville est approvisionnée en produits maraîchers par d’autres pays ou d’autres départements comme le Niari, la Bouenza, la Lékoumou et le Pool. Le phénomène très complexe rend la tâche difficile au panier de la ménagère dans la ville océane.

 

 

Séverin Ibara
Légendes et crédits photo : 
Photo Adiac: Vue de l'ancienne coopérative des maraî