Entretien bulle: Danielle Ahanda et Fatou Ndiaye : les amazones de la beauté noire

Vendredi, Janvier 9, 2015 - 12:30

La première, Danielle Ahanda, d’origine camerounaise a fondé en 2011 le webzine Afrosomething dédié à la culture noire et métissée. La seconde est un mélange du Nigéria de par sa mère et du sénégal par son père. Fatou Ndiaye, auteure passionnée du blog blackbeautybag crée en 2007 fait en parallèle de son activité de blogging de l’audit auprès de grandes marques de cosmétiques et de luse. Vivant à Paris toutes les deux, elles sont de véritables consommatrices de média et porte ensemble une passion pour la beauté et la culture noire.

L.D.B : De France, quel regard portez-vous sur les créateurs de mode du contient ?

Fatou : Pour moi l’Afrique a toujours été une terre de créativité qui a inspiré beaucoup de créateurs européens. Les créateurs africains eux-mêmes s’intéressent à  ce qui se passe autour d’eux et s’inspirent de ce qu’ils voient au dedans et au dehors. Ce que je déplore aujourd’hui, c’est qu’on enferme les créateurs africains dans la case ethnique, et j’aimerais que ces derniers aillent au-delà de ce socle en faisant des collections qui parlent à toutes les femmes pour faire comprendre aux gens qu’ils aiment la mode.

Danielle : Ce qu’on a vu en décembre à Brazza Festival prouve que les créateurs africains n’ont rien à envier à ceux de l’occident. L’évènement  a prouvé que l’Afrique est multiple et que les inspirations sont très variées. Il a montré qu’on pouvait s’inspirer de ce qui se trouve en Afrique et ailleurs afin de créer notre propre identité en mode

L.D.B : Comment êtes-vous arrivé à vous faire un nom dans la blogosphère toutes les deux ?

Fatou : Mon blog a été créé en 2007. C’était mon journal intime et je partageais mes visions de la beauté noire avec des gens que je ne connaissais pas. J’avais le souci de partager une expérience sur la beauté des femmes noires en France que l’on ne voyait pas assez.

Danielle : Le mien « Our Hair », je l’ai créé en 2006. Il parlait exclusivement de cheveux naturels. Très rapidement, il a été élu blog star du site d’hébergement.  Et c’était pour moi une façon de s’affranchir et de s’affirmer, puis  j’ai eu envie d’aller plus loin, en créant un webzine d’où la naissance d’Afrosomething en 2011 qui  parle un peu de tout.

L.D.B : Le succès de votre présence sur le web vous a-t-il changé au fil du temps ?

Fatou : Je ne pense pas qu’on ait changé.  Et malgré le fait que l’on collabore maintenant avec de grandes marques, on a su garder notre ligne de conduite en restant authentique.

Danielle : Avec Afrosomething je milite au fil du temps pour le droit à l’indifférenciation, on a réussi à faire un mixte de ce qui est la femme noire aujourd’hui, en apprenant à cette dernière qu’elle est une femme du monde.

Journaliste : Etes-vous fière de vous ?

Fatou : Honnêtement oui nous sommes fières de nous.

Danielle : Ce qu’il y a de positif, c’est qu’à travers notre passion, nous avons  su transmettre des valeurs de beauté africaine.

Dona Élikia
Légendes et crédits photo : 
Photo 1: Fatou Ndiaye;DR Photo 2: Danielle Ahanda; DR