Paye des fonctionnaires : affluence dans les banques

Mardi, Janvier 27, 2015 - 09:30

Au lendemain de la tension qui a paralysé le système bancaire à Kinshasa, les fonctionnaires et agents de l’État se sont rués le 26 janvier devant les guichets pour retirer leur argent, une semaine après le début officiel de la paie à Kinshasa et dans les provinces.  

Dans plusieurs banques dont la Biac et le TMB, les longues attentes ont bien repris dès les premières heures de la matinée après une reprise timide des activités bancaires en fin de semaine. Et l’affluence n’a fait qu'augmenter au cours de la journée, au fur et à mesure que l’information circulait de bouche à oreille. En effet, si le gouvernement a confirmé le début de la paie du mois de janvier 2015 le jeudi15 du même mois, par contre les banques n'ont pas pu travailler normalement faute d'Internet.

Le 19 janvier, à l’issue de la réunion de la Troïka stratégique, les autorités ont fait état du lancement et de la poursuite de la paie à Kinshasa et dans les provinces. « Le Comité de suivi de la paie poursuit ses travaux en vue de rationnaliser les interventions de Caritas et des OD dans les territoires non encore bancarisés », a rassuré le gouvernement. Mais il a fallu compter avec les rassemblements et autres affrontements entre policiers et manifestants survenus dès le 19 janvier qui n’ont pas permis aux fonctionnaires et agents de l’État de se rendre auprès des banques.

Parmi les mesures temporaires arrêtées pour contenir la tension, il y a eu le blocage des services SMS et Internet. L’impact était bien plus large que la simple impossibilité de pouvoir communiquer. L'on signale, par exemple, que le guichet unique de dédouanement de marchandises du port de Matadi n’a pas fonctionné le 20 janvier faute d’internet. L’on s’imagine le manque à gagner. Du côté des banques, la situation était tout aussi difficile. Comme l’a expliqué l’Association congolaise des banques (ACB), cette mesure est également à l’origine des difficultés rencontrées par les banques dans leurs transactions bancaires locales et internationales pour la simple raison que les institutions bancaires du pays, comme dans d’autres pays du monde, dépendent très fortement des technologies de la communication. « L’internet, l’intranet et l’extranet sont des méthodes d’échange d’informations pour les banques », a-t-elle renchéri.         

Pour se rendre compte de la complexité de la situation, aucune de la vingtaine de banques opérationnelle en RDC n’a pu fonctionner toute la journée du 19 janvier. Cela n'a pas permis d'ailleurs de lancer le début de la paie. Pour éviter d’en rajouter à la tension, le gouvernement aurait décidé de rétablir partiellement la connexion Internet dans la journée du 22 janvier, tout en rendant toujours impossible les échanges à l’international. Cet apaisement permet aujourd’hui une normalisation progressive. L'allègement du dispositif sécuritaire mis en place depuis le 20 janvier était envisagé depuis la semaine dernière. Et cela s’est concrétisé par la reprise partielle des activités des banques.

Aujourd'hui, les chefs d’entreprise espèrent un retour au calme. « J’ai raté deux importants rendez-vous avec mes partenaires. Nous ne devons pas envoyer de mauvais signaux à l’étranger, cela nous complique dans notre travail. Et l'économie du pays n’a pas vraiment besoin de cette publicité », a expliqué un chef d’entreprise qui a requis l’anonymat.

Laurent Essolomwa