Les herbes des plaines et les arbres des forêts se dessèchent et les superficies des espaces verts se rétrécissent dans la circonscription de Mindouli, l’une des communautés urbaines du département du Pool victime des effets néfastes des mutations climatiques
Ce phénomène, qui s’observe depuis deux à trois décennies, résulte des effets du changement climatique. Ainsi donc, les autorités de cette communauté ont mis en place un vaste programme de reboisement des espaces verts en perte d'humidité. « Madame la député a aménagé une forêt de deux hectares pour lutter contre la disparition des forêts et l’érosion, car dans la ville nous avons le bassin versant. Il y a également des coupes anarchiques pour la production de bois de chauffe et de charbon de bois. Nous sommes obligés de nous intéresser aux projets visant à renforcer l’économie verte », explique Jean-Bosco Mahoungou, maire de la localité.
Outre la réhabilitation de la forêt périurbaine de Mindouli, une pépinière de dix mille pieds de différents arbres est gérée avec la plus grande attention pour consolider toutes les initiatives de reboisement. « Le premier ensemencement de graines avait été fait en collaboration avec des techniciens du Programme national d’afforestation et de reboisement (Pronar). Dans cette pépinière, on retrouve l’acacia, l’eucalyptus et bien d’autres espèces forestières à croissance rapide. Nous appuyons également au mois de novembre la politique de planting d’arbres », indique le maire de Mindouli.
Un programme de sensibilisation des communautés et des propriétaires terriens aux effets néfastes du changement climatique sera mené au cours des ateliers qui seront organisés en novembre. Enfin, toutes ces initiatives protégeront aussi la ville du phénomène des érosions. La pépinière de dix mille pieds est entretenue par trois tâcherons de la communauté urbaine de Mindouli. « Nous protégeons aussi les huit à dix kilomètres de forêt sur la RN1. Nous allons renforcer le site de Moubinou et les jardins publics. Nous avons décidé pour cette communauté urbaine une ceinture d’arbres à croissance rapide, et les entreprises sont invitées à participer aux initiatives de planting d’arbres à croissance rapide », a conclu Jean-Bosco Mahoungou, maire de la localité.
Les rivières également victimes des changements climatiques
La Lavouvou est une des rivières qui serpentent dans la ville de Mindouli. Les communautés locales affirment que son lit se rétrécit de façon progressive ainsi que sa profondeur. D’une part la diminution des poissons est considérable, et d’autre part la politique de métayage menée par l’État dans les années 1960 a causé l’assèchement des cours environnants. Ainsi 212 fermes paysannes de tailles diverses qui virent le jour et le cheptel qui atteignait 12 000 têtes de bovins ont considérablement régressé.
Les autres rivières s'assèchent pendant la grande saison des pluies alors qu’il n’en était pas ainsi il y a des dizaines des années. « Ces phénomènes ont un impact sur les populations d'éleveurs que nous sommes parce que nos bétails vont souffrir de la sécheresse. D’ailleurs, les petites fermes ont beaucoup moins de bêtes qu'avant », explique un habitant de la localité.
Mindouli demeure l’un des districts le plus peuplés du département du Pool. Autrefois, il constituait l’un des plus grands bassins agricoles de la région. Dès 1935, sous l’égide des services d’élevage coloniaux furent introduits les premiers bovins de race Ndama en provenance du Congo belge, d’Oubangui-Chari et de Guinée. Avec la création de la ferme de Mpassa en 1942, puis celle de la Louila en 1964, l’élevage bovin va conquérir le milieu paysan. La ville de Mindouli est limitée au nord par la rivière Loukouni, qui est un affluent du fleuve Niari. Au sud, elle partage ses limites avec la RDC, dont certaines localités sont situées à 15 kilomètres de Mindouli, au sud-ouest par le pont Mindoundou, à l’ouest par le village Nzinzi, et à l’est par le pont Nsaboukou. Elle est peuplée de 25 000 habitants, pour une superficie de 67,500 kilomètres carrés et 25 kilomètres d’une voirie urbaine non aménagée. Les sept habitants au kilomètre carré sont constitués de 49% d’hommes et 51% de femmes.