Le bois est coupé illégalement dans ce pays qui manque cruellement de réglementation. Constat de Greenpeace.
Jamais un secteur n’a été aussi livré à lui-même que celui du bois en RDC où n’importe qui fait n’importe quoi. Malgré la réforme du Code forestier entreprise en 2002, les choses n’ont pas beaucoup évolué. Ce texte de loi incomplet qui n’aura édicté que des règles de bonne conduite sans mesures d’application aura créé les conditions de dysfonctionnement de l’industrie du bois aujourd’hui caractérisée par une kyrielle d’infractions non assorties de sanctions. Cette observation vient d’être faite par quelques acteurs du domaine de l’environnement à l’instar de l’organisation de défense de la nature Greenpeace et de l’ONG Transparency international.
Pour ces associations, près de 90% du bois produit en RDC l’est en dehors de tout cadre légal, sans que l’autorité étatique concernée n’ait un droit de regard sur toutes les transactions souvent opérées dans la stricte opacité. L’on apprend, en effet, des sources précitées, qu’environ un million de m3 de bois part chaque année de l’est de la RDC vers les pays voisins de façon totalement clandestine. Des groupes armés qui gèrent des pans entiers des forêts et certains notables en ont trouvé une aubaine pour s’enrichir au détriment de l’État. Car aucune perception de taxe ne couvre ce business gangrené par la corruption.
Des experts laissent entendre que dix-sept milliards de dollars échapperaient, de ce fait, aux économies de la région à cause de ce trafic illicite du bois ayant pris de l’extension ces dernières années. Tous ces différents aspects ont finalement impacté négativement sur le secteur du bois en RDC au point de péricliter le pays au 152e rang mondial sur 175 des États traînant une mauvaise reptation dans le secteur. D’après les experts, les concessions industrielles ne représenteraient par exemple que 10% de l’exploitation forestière du pays, soit 300 000 m3 de bois par an. Entre 3 et 4 millions de m3 de grumes, soit 10 fois plus sont produits et vendus au Congo, sans aucune réglementation, font-ils observer.