L’ancien président centrafricain a fait cette déclaration lors d’un entretien qu’il a accordé aux confrères de Radio France internationale, le 12 mars. À propos de la crise centrafricaine, une délégation de l’ONU a visité l’intérieur du pays.
Michel Djotodia a été interrogé sur son rôle dans les négociations de Nairobi tenues de décembre 2014 à janvier dernier. Le chef de l'ancienne alliance rebelle Seleka a indiqué que l’accord de paix de Nairobi au Kenya, avec des représentants des anti-balaka et avec l’ex-président François Bozize, allait faciliter le retour de la paix en Centrafrique.
« J’aimerais que vous jetiez un coup d’œil sur l’accord qui a été rédigé ici entre les anti-balaka et l’ex-séléka. C’est un accord exceptionnel qui devait, en principe, ramener la paix définitivement en République centrafricaine. Malheureusement il a été rejeté», a regretté Djotodia. Face à la persistance des violences dans le pays notamment à Bangui, il a estimé qu’« il y a une transition qui est mise en place, il y a la communauté internationale qui est là. C’est à ces deux entités de prendre leurs responsabilités et de ramener la paix. Je ne peux pas dire qu’untel ou untel est responsable.»
Il est, lui aussi, pour la relance du programme Désarmement démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants de la séléka et des anti-balaka. Mais « seulement si tout le nord se reconnaît dans ce qui va se faire. Les populations du nord ont des raisons de soutenir l’ex-Seleka. Si les conditions ne sont pas remplies, je ne vois pas pourquoi ils vont se faire désarmer pour après se faire assassiner. On se connaît, nous Centrafricains », a dit l'ancien président de la Centrafrique. Pour le numéro un de l’ex-séléka, les autorités et toute la communauté internationale, qui seront en charge du programme DDR, doivent assurer la sécurité des civils du nord une fois les ex-séléka désarmés.
Dans ce sens, la mission de la délégation des membres du Conseil de sécurité de l’ONU à l’intérieur du pays vise à évaluer et encourager les conditions sécuritaires sur le terrain. « L’enjeu est donc d’évaluer l’amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain, six mois après le lancement de la mission onusienne, et le processus de transition à quelques semaines du forum national de Bangui. Les autorités de transition ont besoin d’être encouragées dans le difficile chemin vers les élections prévues théoriquement cet été 2015 », a expliqué l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre.