La réaction fait suite à la déclaration du Premier ministre Matata Ponyo, évoquant la volonté du gouvernement d’entamer des discussions avec l’Unesco pour changer les limites de cette aire protégée.
Dans un communiqué du 18 mars, le Fonds mondial pour la nature (WWF), dont la présence est effective en RDC depuis près de trente ans, a exprimé ses préoccupations sur le risque de modification des limites actuelles du Parc national des Virunga (PNV) autour du lac Édouard à des fins d’exploitation pétrolière. Cette réaction de l’ONG internationale a été suscitée par les déclarations du chef de gouvernement annonçant une volonté d’entamer des pourparlers avec l’Unesco dans ce sens. « Une telle modification entraînerait irrémédiablement des conséquences désastreuses pour les écosystèmes et les opportunités économiques offertes par le plus ancien parc national d’Afrique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco », a regretté le WWF.
Le WWF a exhorté le gouvernement congolais à travailler à la concrétisation d’une vision économique durable à long-terme et à renoncer à tout projet de modification des limites actuelles du parc. Le fonds a, par ailleurs, rassuré sur la continuité de son appui au gouvernement, alors qu’il offre à nouveau son soutien pour rechercher des solutions afin de mieux exploiter le formidable potentiel économique du parc, tout en préservant son intégrité écologique dont des milliers d’emplois dépendent.
Choisir un autre modèle de développement
WWF a rappelé que le lac Édouard, qui fait partie intégrante du PNV, assure la subsistance de plus de cinquante mille personnes qui vivent sur ses rives, et la pêche génère, à elle seule, près de trente millions de dollars par an. Mais aussi des projets d’énergie propre, comme les barrages hydroélectriques de Mutwanga et de Rutshuru, constituent également un formidable potentiel pour le développement économique durable de la région.
Cette ONG internationale a, en outre, souligné que la diversité des paysages, qui fait du PNC un lieu unique au monde, a un immense pouvoir d’attraction pour le tourisme, dont trente pour cent des revenus sont investis dans des projets communautaires. « Ne pas exploiter le pétrole dans le parc des Virunga ne signifie pas renoncer au développement de la région », a expliqué le président de la Société civile du Nord-Kivu, Thomas D’Aquin Muiti. Bien au contraire, a-t-il poursuivi, c’est faire le choix de s’orienter vers un autre modèle de développement une économie verte basée sur une gestion durable des ressources naturelles et la valorisation des opportunités économiques considérables offertes par le parc.