Vitrine du savoir-faire italien, carrefour mondial des opportunités : l’exposition universelle de Milan ouvre ses portes.
C’est l’évènement en Italie : l’ouverture de l’Exposition universelle qui se tient dans la capitale économique Milan du 1er mai au 31 octobre. Un thème fédérateur, qui explique en partie une large adhésion mondiale à l’évènement : Nourrir la planète, énergie pour la vie. Cent quarante-cinq pays animeront un stand à cette exposition universelle ; 10 millions de visiteurs ayant déjà acheté leur billet d’entrée sont annoncés. Tout est fait pour un succès dont les dirigeants italiens ne doutent pas un seul instant, eux qui ont dû affronter un scandale de corruption géante, déjoué des manœuvres d’infiltration de la mafia et la chronique instabilité politique dans le pays.
Entre le moment du lancement de l’idée et de concrétisation d’aujourd’hui, Milan a élu deux maires et l’Italie a connu quatre présidents du Conseil (Premier ministre) et deux présidents de la République, passant de droite à gauche. « Il y a un an, quand nous avons hérité des retards et des scandales, cela semblait impossible. Mais plus on le répétait et plus nous étions convaincus d’avoir fait le bon choix. Nous pouvons enfin dire, avec une grande satisfaction, que le défi Expo a été relevé. Les pavillons sont très beaux ; l’Italie se vêtira d’orgueil et de beauté face au monde ». Cette autosatisfaction est du Premier ministre actuel, Matteo Renzi.
Toute l’Italie, depuis le président de la République Sergio Mattarella, en est convaincu en effet : « l’Expo ne sera pas seulement une foire, mais une gigantesque occasion pour l’Italie de réfléchir sur elle-même, et de relever les défis du futur. Ce sera un grand défi culturel, avec le plus grand nombre de délégations étrangères. Ce sera la plus grande concentration d’idéaux pour dire que l’Italie n’est pas seulement terre du passé, mais aussi d’avenir », soutient le Premier ministre. L’Expo, c’est aussi pour l’Italie, le projet fédérateur d’un pays dont la population vieillit. Un coup de fouet.
Les écologistes dénoncent un bétonnage accéléré avec l’exposition. Les économistes en critiquent le surcoût dans un pays plombé par une récession qui commence à peine à donner des signes d’essoufflement. La société civile dénonce : l’Exposition universelle de Milan a, une fois encore, donné l’occasion aux profiteurs de tout acabit d’essayer de gonfler les factures. Les milieux populistes, quant à eux, hurlent au danger : avec une telle concentration de personnes venues de toutes parts, l’Italie qui est déjà confrontée à des flux migratoires massifs risque d’accueillir le djihadiste de trop. Ou, ce qui n’est guère mieux de leur point de vue, le porteur d’Ebola étant passé à travers les mailles des filets. Exagération, répond le gouvernement, serein.
L’ouverture officielle de l’Exposition universelle de Milan aura lieu en présence de nombreux chefs d’État, dont le président Denis Sassou N'Guesso du Congo. Le pape François a choisi de s’adresser à la manifestation par un vidéo-message dans lequel il reviendra sans doute sur un thème qui lui tient particulièrement à cœur : nourrir la planète avec équité et supprimer la honte de la faim dans le monde. L’Expo publiera une Charte de Milan dans laquelle un meilleur vivre en agglomération sera étayé. L’évènement veut donner le ton à un siècle qui n’en est qu’à ses débuts.