Le président de l’Action pour la lutte contre la traite des enfants de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (ALTO), Raimi Vincent Paraiso Paka Abdou, a animé ce mercredi 19 juin à Pointe-Noire, un point de presse dénonçant les actes de corruption de certaines autorités civiles et militaires en matière de trafic des enfants
L’orateur a constaté que certaines autorités civiles et militaires de Pointe-Noire souffraient d’une passivité coupable en se laissant abuser par ceux qui s’adonnent au trafic des personnes. Ces autorités n’arrivent pas à appliquer correctement les règles du droit à l’endroit des trafiquants d’êtres humains.
Grâce aux efforts que le gouvernement de la République déploie, la lutte contre la traite des personnes et des enfants en République du Congo, en général, et à Pointe-Noire, en particulier, est en train d’être réussie. Cependant, le président de l’ALTO dénonce les menaces de mort formulées par les trafiquants de personnes à l’endroit des militants des droits de l’homme. « La vie d’une association dépend certes des autorités locales, mais nous ne sommes pas prêts à travailler avec les autorités civiles et militaires corrompues. À Pointe-Noire en particulier et au Congo en général, rares sont les cas de traite qui seraient l’œuvre des nationaux. Ils sont surtout, en grande partie, l’œuvre des sujets ouest-africains pour la traite transfrontalière de personnes », a-t-il assuré.
À cet effet, l’association ALTO vise l’éradication du phénomène de la traite des personnes et des enfants à Pointe-Noire et en République du Congo. Elle œuvre pour la sauvegarde de l’intérêt supérieur des personnes, particulièrement des enfants. Elle préconise la mise en place de mécanismes d’identification, de prévention, de protection des enfants victimes de traite et autres enfants encore à risque pour la mobilisation sociale. Depuis sa création le 2 janvier 2006, l’association ALTO a déjà participé en collaboration avec des partenaires étatiques et non étatiques aux opérations de réinsertion, de scolarisation, d’apprentissage et de rapatriement de plus de 200 enfants en République du Congo.
La traite des enfants et des personnes constitue une violation des droits fondamentaux. La République du Congo a ratifié plusieurs textes internationaux et régionaux en vue de lutter contre la traite des personnes et des enfants. Le projet de lutte contre la traite des enfants a été mis en place à Pointe-Noire dès l’année 2009 par le ministère des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité avec l’appui de l’Unicef et d’autres partenaires. Selon le rapport conjoint de l’année 2007 de ces deux partenaires, environ 1 800 enfants venus d’Afrique de l’Ouest sont victimes de traite à Pointe-Noire.
Enfin, signalons que le président de l’association ALTO a reçu en juin 2012 aux États-Unis, une distinction en faveur du combat qu’il mène dans la lutte contre la traite des personnes et des enfants. Il est par conséquent considéré comme un héros. Il a reçu le Prix mondial de militant des droits de l’homme.