Une opération militaire pour l’éradication de l’immigration clandestine des ports libyens est en cours de préparation au sein de l’Union européenne (UE).
Les diplomates européens se retrouveront le 18 mai, pour une décision préliminaire visant à élaborer une série d’actions pour une destruction éventuelle des navires des contrebandiers.
Parallèlement, une stratégie d’aide aux réfugiés est en cours d’élaboration. Selon un document obtenu par le Quotidien britannique, The Guardian, on peut lire : « l’opération nécessite de recourir à un large éventail de forces aériennes, maritimes et terrestres. On envisage le recours aux renseignements stratégiques et tactiques, aux équipes d'abordage, aux patrouilles aériennes et maritimes, aux unités de débarquement, aux forces d'attaque aériennes, terrestres et maritimes, y compris les unités spéciales ».
A travers ce document de 19 pages, on peut noter une prise de conscience des diplomates sur « le besoin de prendre des mesures fermes ». Selon la stratégie choisie, « une opération terrestre en Libye pourrait être nécessaire pour éliminer les moyens de transport et les dépôts de carburant de l'ennemi. L'objectif final vise à détruire le modèle commercial des contrebandiers et c'est pourquoi l'opération doit se dérouler en plusieurs étapes et avec un travail de renseignement actif ».
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, s'est voulue rassurante cependant : « aucun soldat ne foulerait le sol libyen. Nous ne planifions aucune invasion militaire en Libye », a-t-elle déclaré après la publication du texte, sans donner plus de précision. S’il s’avère que l’opération soit militaire, elle nécessitera l’approbation du Conseil de sécurité des Nations unies, qui avait déjà donné son avis, plutôt défavorable à une telle action. On sait déjà qu'au moins la Chine n’utilisera pas son veto. En revanche, Moscou aurait verbalement accepté de coopérer, tout en rejetant certains points saillants de la résolution.
Du côté de la Commission européenne, il a été proposé un projet de prise en charge des réfugiés en attendant une décision sur leur sort. La Commission suggère leur répartition à travers l’Europe, soit 20. 000 réfugiés d’ici fin 2017. Un appel a été lancé aux pays membres pour assumer ensemble les dépenses, selon une formule spéciale tenant compte du Pib du taux de chômage, du nombre d'habitants, ainsi que du nombre de réfugiés déjà accueillis de chaque pays. Ce qui repartirait les réfugiés de la manière suivante : Allemagne 18,4%, France 14%, Italie 11,8% et Espagne 9%. Berlin, Paris et Madrid soutiennent l’initiative.
Mais la voie du durcissement de la politique vis-à-vis des réfugiés et des clandestins reste populaire, tout comme l’idée de les expulser « chez eux ». Or certains d’entre eux n’ont pas de documents permettant leur identification.