Environnement : WWF-Italie appelle à sauver le gorille du Bassin du Congo

Mardi, Mai 26, 2015 - 18:30

Espèce très menacée, le gorille ne vit plus désormais qu'en Afrique centrale sur une bande de forêt qui va en s’amenuisant.

La branche italienne du Fonds mondial de préservation de la faune, le WWF, lance un cri d’alarme pour la faune et la flore du Bassin du Congo. Le 22 mai dernier, en la Journée mondiale de la biodiversité, elle avait été en première ligne pour sensibiliser l’opinion italienne autour d’un patrimoine mondial inestimable et irremplaçable, qu’elle n’a pas hésité à désigner comme le « cœur vert du monde ». Les forêts du Bassin du Congo, avait-elle estimé, constituent une richesse essentielle à la survie de la planète et de ce qu’elle contient comme vie animale et humaine.

Ce mardi 26 mai, l’organisation est remontée au créneau avec des chiffres que le commun des Italiens (et pas seulement) est loin d’avoir en tête. Ils concernent le nombre des gorilles de forêt en dépeuplement vertigineux en moins d’un siècle, dans un destin qui entrecroise celui des humains à plus d’un titre. WWF avertit en effet qu’en 65 ans, la population des gorilles a été décimée à 80%. Les causes sont aussi bien la destruction de leur habitant, le commerce de leur chair… que le virus d’Ebola ! Car, on l’oublie là aussi, c’est le corps humain celui des grands signes (dont le patrimoine est identique à 99%) qui sont les réservoirs de ce redoutable virus.

Certaines variétés de gorilles ont tout simplement disparu, souligne l’organisation écologiste. « La sous-espèce de gorille occidentale dénommée gorille « Cross River », qui vit entre 1500 et 3500 mètres, dans une zone étroite de forêt tropicale comprise entre le Nigéria et le Cameroun, compte à peine 250 à 300 individus désormais ». Et cette dramatique diminution va de pair avec le rétrécissement des zones forestières habilitées à leur survie. « Selon les données de l’ONU, d’ici à 2032 les tropiques ne compteront pas plus de 10% de l’espace où vit le gorille, soumis à une extinction inévitable si l’on ne fait rien », rappelle l’organisation.

Les oasis, l'autre souci

Après la biodiversité et la forêt, l’organisation écologiste a invité dimanche à jeter un regard éveillé aussi sur le sort des oasis. Elles sont les points de vie dans les déserts, pour les humains et pour la flore. Elles constituent aussi des pôles d’une activité agricole non négligeable, par exemple pour les pays sahéliens producteurs de dattes, d’agrumes et/ou des plantes utilisées en parfumerie. Les oasis peuvent être ignorées des peuples de forêt, comme les nomades se sentent éloignés des préoccupations sur la dégradation des espaces boisés: mais les uns et les autres respirent grâce à l’interactivité de ces deux écosystèmes essentiels et complémentaires.

L’antenne WWF d’Italie lance désormais une campagne pour sauver le parc national de Dzanga Sangha, dans le nord-ouest du Congo-Brazzaville. Les écologistes italiens affirment que c’est la zone la plus riche en biodiversité d’Afrique. Mais elle est aussi  parmi les 10 plus importantes de cette qualité au monde à être exposées au risque de déforestation.  

« Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidés et qui continuent de nous soutenir », a dit la présidente de WWF-Italie, Donatella Bianchi, en lançant cette campagne mardi à Rome. Elle a annoncé que le jeudi 4 juin prochain la Journée mondiale de l’environnement sera célébrée par son organisation à Milan dans l’esprit de prolonger les thématiques autour de l’état et du futur des forêts tropicales.

Lucien Mpama
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