Sélectionnés en août 2012 au même titre que leurs collègues partis au Sénégal et au Bénin, soixante-douze jeunes Congolais sont encore au pays.
Après avoir mené en vain une série de démarches auprès de plusieurs institutions de la République afin de les transposer ou de les déverser au Bénin, les candidats retenus pour la formation initiale des magistrats au Cameroun sollicite l’implication personnelle du chef de l’État. Réunis le 20 juin à Bayardelle, ces jeunes constitués en collectif ont également sollicité une audience auprès du président de la République, magistrat suprême et garant du bon fonctionnement des institutions.
En effet, dans l’optique de combler le déficit important des magistrats au Congo, le ministère de la Justice et des Droits humains avait, sur instruction du chef de l’État, pris trois actes administratifs en 2012 pour envoyer en formation les diplômés en droit sans test ni concours, ni enquête de moralité préalable au Bénin, au Sénégal et au Cameroun. « Les candidats retenus pour la formation au Bénin et au Sénégal s’y sont rendus sans ambiguïté ni tracasserie aucune. Malheureusement, après neuf mois d’attente, ceux du Cameroun ont été désagréablement surpris de la réaction du ministère de tutelle compromettant cette formation », ont-ils déploré.
Selon certaines informations recueillies, l’État camerounais aurait exigé que les candidats retenus passent un test. Il s’avère que les autorités congolaises ont élargi la liste à plusieurs autres jeunes au lieu des 72 candidats retenus au préalable. « Les autres candidats sont partis sans problème. Quand notre tour est arrivé, il y a eu beaucoup de problèmes sur notre dossier. À notre niveau, nous n’avons pas refusé le test, mais il fallait alors que ceux qui étaient partis au Sénégal et au Bénin le passent aussi », s’est plaint Doth Thibault Samson Doumas, l’un des membres du collectif.
D’après ce dernier, après neuf mois d’attente, le ministère les aurait empêché de passer le concours d’entrée à l’ENAM l’année dernière et ceux qui étaient encore sur le banc de l’école auraient abandonné leurs études à cause du voyage annoncé. « Nous étions conscients que notre départ était imminent. Nous sommes surpris que le ministère, neuf mois plus tard, puisse dire que nous devons passer un test, cela malgré l’enquête de moralité. Nous pensons que c’est une manière de nuire, c’est de la mauvaise foi », a conclu Doth Thibault Samson Doumas.