L'information a été donnée au cours d’une campagne menée par la Synergie de Lubumbashi composée de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), de la plate-forme des organisations de la société civile POM et le Réseau ressources naturelles (RRN).
La campagne organisée récemment dans la province cuprifère par les trois ONG s’est fondée sur le principe selon lequel « toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral » ainsi que sur le prescrit de la Constitution, qui donne à toute personne le devoir de protéger l’environnement. Elle a été motivée par le constat selon lequel les entreprises minières au Katanga, qu’elles exploitent comme majeurs ou mineurs, sont généralement loin de respecter les normes sur les droits humains et celles sur la protection de l’environnement. « Toutes les villes et cités minières de la province sont touchées par le phénomène de pollution qui entraîne les conséquences sur la jouissance de certains droits, principalement le droit à la santé, droit à un environnement sain et droit à l’eau potable », a déploré la Synergie de Lubumbashi.
Réduire les impacts négatifs
Le souci de contribuer à la réduction des impacts négatifs environnementaux et sociaux des industries extractives a conduit les organisations composantes de la Synergie de Lubumbashi, avec l’appui de 11.11.11. CNCD, à mener une évaluation échantillonnée sur les impacts environnementaux de l’exploitation minière au Katanga, notamment dans les zones de Luisha, avec les entreprises Comlu et Simco, Kakanda, avec la société Boss Mining, et Kolwezi (Luilu), avec KCC. L’objectif poursuivi a été de sensibiliser les communautés locales des sites d’exploitation minière sur ces impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation minière.
Dans cette étude, la Synergie de Lubumbashi a constaté que les populations des cités étudiées sont exposées à l’expropriation des terres paysannes et le déplacement forcé sans indemnisation juste et équitable, la pollution des rivières entraînant leur dépeuplement en poisson et la destruction des bas fonds des rivières suite aux eaux acides qui s’y déversent ainsi qu’à la pollution du sol, de l’air (atmosphère) et de l’eau qui contribuent à la destruction des vies humaines, animales et végétales.
La Synergie de Lubumbashi a, par conséquent, conclu que l’exploitation minière n’apporte pas seulement le bonheur dans les pays mais également des problèmes négatifs avec les différentes pollutions qui ont des conséquences sur le plan de la santé de population, surtout sur l’état sanitaire des femmes et des enfants; sur le plan économique, avec la destruction des champs, de vie aquatique; ainsi que sur le plan environnemental, avec la destruction des écosystèmes, de la biodiversité et du paysage.
Le devoir de défendre l’environnement
Dans les conclusions de son action, ce partenariat a appelé les communautés locales à organiser à la base les noyaux de suivi des impacts environnementaux et sociaux, de signaler et dénoncer tout cas de pollution et de violation de droits de communautés locales, d’organiser les séances d’échanges avec les autorités locales et les délégués des entreprises et de se regrouper pour les actions en justice.
Les organisations de la société civiles ont, elles, été appelées à accompagner les communautés locales dans les différents processus de défense de leurs droits et de faire le monitoring pour le plaidoyer auprès de décideurs. La Synergie de Lubumbashi a, par contre, exhorté les entreprises extractives à mettre l’information nécessaire aux communautés locales pour leur protection, à respecter et appliquer les dispositions légales sur la protection de l’environnement pendant et après l’exploitation, et à réhabiliter les sites pollués par leurs activités d’exploitation (dans l’environnement minier et au-delà). Alors que le pouvoir public a été appelé de veiller à la protection de l’environnement et à la santé des populations et de faire respecter les lois et règlements du pays en la matière.