Art contemporain: Paris met à l’honneur un siècle d’art moderne congolais

Jeudi, Juin 11, 2015 - 17:45

Après avoir présenté les travaux de Chéri Samba et Body Isek Kingelez, la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris présente Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko, du 11 juillet au 15 novembre 2015. Itinéraire :

 

Un siècle de création : des précurseurs aux populaires

L’exposition remonte aux années 1920. Le Congo est encore aux mains de la Belgique et des artistes, pour la plupart autodidactes, jettent les fondements de l’art moderne congolais. Ils s’appellent Albert et Antoinette Lubaki, Djilatendo, peignent du pictural, de l’abstrait, du figuratif, de la poésie, de la géométrie, de la complexité… des illustrations colorées de la culture, des mythes et de la  vie congolaise.

 En 1946, la création de l’école d’art l’Atelier du Hangar par l’ancien officier de la marine francaise Pierre-Romain Desfossés à Elisabethville (Lubumbashi) donne un nouvel élan à l’art congolais. Les artistes s’émancipent, peignent sur de nouveaux supports et sculptent en s’inspirant de nouveaux sujets. De cette école, émergent Bela Sara, Mwenze Kibwanga et Pili Pili Mulongoy dont les œuvres d’une grande liberté d’expression ont séduits les coloniaux de l’époque, l’Europe et les États-Unis. Ils habillent aujourd’hui les murs de la Fondation Cartier mais aussi les collections des plus grands musées du monde. L’Atelier a fermé ses portes en 1954, à la mort de son fondateur, et a été repris, transformé, découpé, jusqu’à sa forme actuelle : l’Institut des beaux-arts de Lubumbashi.

Les artistes populaires

La création congolaise connait sa deuxième heure de gloire en 1978 avec l’exposition Art partout présenté à Kinshasa. Un genre particulier surgit aux yeux du monde, une nouvelle forme de peinture figurative, portée par des artistes qui s’autoproclament «populaires», conscients des enjeux environnementaux, politiques, sociaux, urbains. Chéri Samba, Chéri Chérin et Moke s’inspirent des événements du quotidien qu’ils racontent à coups de pinceaux colorés et de contours naïfs. Dans les années 1990, la bande-dessinée prend ce même chemin à travers les bulles de Papa Mfumu’eto, un courant perpétué aujourd’hui par de jeunes artistes comme J.-P. Mika ou Monsego Shula.

 

Morgane de Capèle
Légendes et crédits photo : 
Photo 1: Kiese na Kiese par JP Mika Photo 2: Collection pierre Loos par par Ilunga
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