Bancarisation de la paie : urgence d’un recadrage

Samedi, Juin 13, 2015 - 16:00

L'importante réforme administrative se heurte à une difficulté majeure, qui l’empêche de s’étendre rapidement dans certaines provinces intérieures de la RDC, à cause du manque criant d’infrastructures bancaires.

Le processus de bancarisation de la paie continue à susciter l’inquiétude des agents et fonctionnaires de l’État. Récemment, c'était l'Assemblée nationale qui a adressé une question orale sur cette matière au ministre du Budget. Preuve d'un vrai malaise. En effet, certaines provinces ne disposent pas de ces infrastructures bancaires pour aider à la mise en oeuvre rapide de cette réforme. D’où l’intérêt de continuer à pousser le gouvernement à un réel recadrage de l’opération afin de permettre aux agents de l’État, aux enseignants ainsi qu’au personnel de santé de pouvoir toucher régulièrement leurs rémunérations à la fin de chaque mois.

Les faiblesses ainsi constatées doivent trouver des solutions durables, ont tenu à rappeler les parlementaires. D’ailleurs le ministre chargé du Budget a réaffirmé sa détermination à maintenir le cap de la réforme pour améliorer l’opération de paie du secteur public par les banques. Il y a des mesures arrêtées à son niveau pour mettre hors circuit tous les agents de la direction de la paie coupables de manquements graves. Pour la plupart, ils sont accusés de détournements des primes et du doublement des listes.     

Certains élus ont rappelé justement l’intérêt pour le pays de veiller à un meilleur contrôle des effectifs. Il se trouve que la bancarisation de la paie permet justement de lutter contre la faude. Selon les chiffres fournis par l'Association congolaise des banques (ACB) en mars 2015, les cinq premiers établissements de la bancarisation sont la BIC, la Rawbank, la Sofibank, l'Ecobank et la TMB avec, respectivement, des parts de marché représentant 7%, 9%, 14%, 15% et 29%. Par ailleurs, dans l'ensemble, le secteur bancaire affiche plutôt une bonne santé avec un nombre de comptes qui est passé entre 2001 et aujourd'hui de 50 000 à 5 millions.

 Au-delà, il y a les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour arriver à payer les salaires dans les provinces reculées du pays, en dépit du déficit en infrastructures bancaires. Le grand défi dans ces zones reculées est de mettre fin au calvaire des enseignants contraints d’abandonner leurs postes durant plusieurs jours pour toucher leurs rémunérations.

          

Laurent Essolomwa
Légendes et crédits photo : 
Le graphique des cinq premiers établissements de la bancarisation
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