Activités bancaires : réorientation forcée vers le détail

Jeudi, Juillet 2, 2015 - 12:53

Pour survivre à la féroce concurrence à vingt, une source bancaire a estimé que les banques devront intensifier nécessairement leurs activités dans le détail pour arracher de nouvelles parts de marché après le constat malheureux du tarissement de la clientèle corporate et commerciale. Désormais une bataille s'engage pour le contrôle du secteur informel toujours hors de portée à moins que les banques intéressées prennent des mesures extrêmes souvent budgétivores.    

Selon nos sources, la faiblesse du système bancaire congolais tient de la morphologie de l’économie congolaise. « Il y a une croissance forte mais elle a une morphologie identique. Les vingt banques de la RDC avec leur petite taille se partagent le même gâteau tant du côté des entreprises que celui des petites et moyennes entreprises ». Aujourd’hui, il est important de comprendre le marché pour espérer en tirer le meilleur profit. « La faible pénétration des banques en RDC est beaucoup plus constatée au niveau de la banque de détail. C’est le citoyen congolais ordinaire qui alimente le secteur informel . C'est lui qui doit constituer une cible. En somme, les banques au Congo ont encore un grand champ d’action mais il faut s’armer pour conquérir ces parts de marché disponibles ».

À terme, cette bataille vise à démocratiser le service bancaire en faisant accéder le plus grand nombre. La RDC devrait connaître une petite révolution dans le secteur bancaire au cours des prochaines années. En effet, le processus d’inclusion financière est bien en marche. « Les banques ont l’obligation, même pour leur survie, de démocratiser l’accès aux transactions bancaires ». Par contre, l’on ignore toujours les retombées réels sur le système bancaire. Il est vrai que les banques ne se lanceront pas à la conquête de cette nouvelle cible avec les mêmes moyens de bord. Certaines parmi elles seront plus aptes car elles disposent des vastes réseaux bancaires. "Il y en aurait actuellement moins de 3 sur la vingtaine de banques, à en croire notre analyste".

Mais le défi à relever dépasserait le sacrifice imposé aux banques. D’autres paramètres pourront contribuer au déclic recherché, notamment les politiques du gouvernement. « Il y a la bancarisation de la paie des fonctionnaires et l’obligation de réaliser un certain nombre de transactions par la voie bancaire ». Toutefois, le processus reste laborieux car la plius grande contrainte est la faiblesse de l’épargne des Congolais. "L’argent se trouve encore entre les mains des particuliers, et il faut une meilleure mobilisation des dépôts".   

 

Laurent Essolomwa
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