La ministre rwandaise en charge de la gestion des catastrophes et des réfugiés a lancé cet appel le 18 juin au cours d’une conférence de presse animée à l’issue de la réunion bilatérale Congo-Rwanda sur la mise en œuvre de la clause de cessation du statut de réfugié des ressortissants de son pays au Congo.
« Toutes les dispositions sur le plan politique, juridique, économique et social ont été prises par le gouvernement de la République du Rwanda pour garantir et faciliter le retour de tous les réfugiés rwandais vivant en République du Congo », a assuré Séraphine Moukantabana. Elle a ajouté que des passeports et autres titres de voyage allaient être attribués à tout candidat au rapatriement.
Et la ministre de poursuivre : « Nos compatriotes qui se sont réfugiés ici peuvent regagner leur pays sans s’inquiéter pour leur vie. La garantie que je peux leur donner concernant les conditions d’accueil, de sécurité, voire de paix c’est que le Rwanda a déjà rapatrié plus de 3,5 millions de personnes réfugiées dans d’autres pays. Elles sont là, réintégrées dans leurs activités. L’exemple le plus récent est celui de nombreux réfugiés rwandais qui étaient au Congo et qui sont rentrés chez eux. Les conditions de sécurité qui leur ont été accordées sont garanties à leurs semblables restés au Congo. »
Tout en espérant que son appel sera entendu et que les ressortissants de son pays vont abandonner le statut de réfugié, la ministre a demandé à ces derniers de croire en la volonté affichée par le gouvernement rwandais de les voir tous revenir sur leur terre natale : « Moi-même, j’ai été réfugiée et je sais ce que je dis. Je ne dis pas que tout le monde rentrera pour devenir ministre, mais pour rentrer dans sa dignité afin d’apporter sa pierre à l’édifice national. »
La ministre a néanmoins reconnu que certaines personnes ne voulaient pas opter pour le retour pour des raisons économiques ou parce qu’elles veulent d’abord solliciter des documents de voyage. Quant à ceux qui craignent de retourner parce qu’ils sont poursuivis pour « leur implication active » dans le génocide rwandais de 1994, Séraphine Moukantabana a rappelé que le Congo était signataire de conventions internationales et ne pouvait à ce titre « cautionner les gens en fuite de justice ». « Tout le monde n’est pas poursuivi par la justice, mais chacun en son âme et conscience sait comment il s’est comporté pendant la période du génocide », a-t-elle relevé.
Répondant à une question sur les raisons d’être de la prochaine réunion tripartite Congo-Rwanda-HCR prévue dans la deuxième quinzaine du mois d’août de cette année à Kigali, la ministre a dit que cette rencontre n’était pas une réunion de trop, comme certaines personnes peuvent le croire. Cette réunion s’inscrit dans la cadre de l’accompagnement de ce qui a été enclenché, a-t-elle précisé.
La rencontre de Brazzaville sur la mise en œuvre de la clause de cessation du statut de réfugié des ressortissants rwandais vivant au Congo a été l’occasion pour le gouvernement congolais de rappeler à la partie rwandaise qu’il retirera le 30 juin ce statut aux 8 404 Rwandais restés au Congo sur un total de 12 000 réfugiés arrivés en 1997.
Cette décision intervient après que des campagnes d’information et de sensibilisation aient été menées à l’endroit des réfugiés, des autorités locales administratives et de la force publique pour les édifier sur les trois options au libre choix des réfugiés. Il s’agit du rapatriement volontaire, de l’intégration locale, et de la demande d’exemption à la clause de cessation du statut de réfugié.
Notons que la délégation congolaise était représentée à la réunion bilatérale Congo-Rwanda par les ministres Basile Ikouébé des Affaires étrangères et de la coopération, Charles Richard Mondjo en charge de la Défense nationale et Émilienne Raoul des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité.