Le groupe prestataire financier mondial, Credit Suisse a investi le jeudi 2 juillet, le banquier ivoirien comme son nouveau directeur général. Déjà, les médias font un rapprochement entre le banquier et Barack Obama.
L'ancien directeur de l'assureur Prudential a pris ses fonctions jeudi à Zurich où se trouve le siège de l’institution bancaire. Les marchés et le monde des affaires attendent beaucoup du Franco-ivoirien. Les investisseurs et analystes projettent déjà une nette amélioration dans la nouvelle réorientation stratégique que le nouveau patron va sans doute apporter.
Pour Credit Suisse, il est temps donner plus d'importance à la gestion de fortune et vise de ce fait une répartition du capital dans un rapport de 50:50 entre Banque privée & gestion de fortune d'une part et Banque d'investissement d'autre part. Le premier mot du nouveau patron est précis sur ce point « le bon sens ». Mais un récent rapport de la Banque, insiste sur une forme de « banque d'investissement ». Le directeur sortant, Brady Dougan qui a quitté mardi le groupe, après y avoir passé 25 ans, dont huit années au poste rassure les clients. « Je pense que nous allons continuer à croître organiquement. Ceci est la meilleure façon de grandir », a dit Brady Dougan.
Tidjiane Thiam n'a pour sa part pas encore fait de déclarations concrètes sur cet aspect. Les résultats du deuxième trimestre, à paraître dans trois semaines, sont en conséquence attendus avec impatience. Depuis la nomination de Thiam, l'action du Credit Suisse a avancé de 14%. Depuis le début de l'année, la hausse est de 5,5%, en tenant compte aussi de la chute du cours après l'abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) à mi-janvier. Le SMI baissait en revanche de 2,3% à la fin du premier semestre.
Un Barack Obama de Credit Suisse
Inconnu de la plupart des 45 800 employés (dont 17 000 en Suisse) au moment de l’annonce en mars dernier, l’ex-patron de l’assureur britannique Prudential a pourtant immédiatement séduit et suscité l’enthousiasme. «Pour l’instant, je ne l’ai vu qu’une seule fois, lors de cette fameuse vidéoconférence qu’il a donnée pour les employés, il y a un peu plus de trois mois », explique une collaboratrice Tidjiane basée à Zurich.
« C’est un excellent orateur, très chaleureux et très naturel. Il nous a fait rire et j’ai eu du plaisir à l’écouter, ce qui est rare. Je pense que la plupart des employés ont été charmés immédiatement », a souligné le directeur sortant, cité par la presse suisse.
Les médias parlent d’une personnalité qui a presque le même parcours du président américain, Barack Obama. Il connaît d’ailleurs le président américain qui l’a fait venir pour recueillir ses conseils. Né en 1962 à Abidjan, il passe une partie de son enfance au Maroc, puis retourne en Côte d’Ivoire. C’est en France qu’il obtient son diplôme de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale supérieure des mines de Paris. Avant de s’installer à Zurich, Tidjane Thiam aura d’abord passé par New York, Londres, avec un nouveau crochet à Abidjan où il officie quelque temps comme ministre du Plan avant le coup d’Etat de 1999.
Comme le président américain à son arrivée, il suscite des attentes considérables et parfois contradictoires. «Les espoirs d’un redressement de la banque sont immenses», explique un employé. Après les déboires lors de la crise financière, les scandales, comme aux Etats-Unis, où Credit Suisse a dû débourser 2,6 milliards de dollars pour avoir aidé des contribuables à échapper à leurs obligations fiscales, redorer le blason de la banque ne sera pas une mince affaire. «La réputation du nouveau venu aidera déjà», estime Christophe Lamps, rapporte le site RTS. ch. Pour ce spécialiste de la communication, l’image du patron peut déjà faire la moitié de l’image d’une grande entreprise.