Téléphonie mobile : Kin-kiey Mulumba a démantelé un réseau de piratage d’appels internationaux entrant

Lundi, Octobre 7, 2013 - 16:45

La réussite de cette opération permettra ainsi au pays de récupérer douze millions de dollars américains qui se vaporisent dans la nature chaque mois. Ce qui représente cent millions de minutes d’appels internationaux entrants.
 

Arrêtés depuis le week-end dernier à Macampagne dans la commune de Ngaliema,  ce réseau de piratage d’appel de téléphonie mobile opérait en faisant apparaître les appels venant de l’étranger comme s’ils étaient émis dans le territoire national, c’est à-dire en RDC selon un communiqué émanant du ministère des Postes, téléphones et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC).  

Ces malfrats qui n’opéraient pas seuls, mais avec la complicité non seulement congolaise, mais aussi étrangère, ont fait perdre au trésor public douze millions de dollars américains chaque mois et ce, pendant dix années. Leur opération consistait à trafiquer les cartes sims pour que les appels venant de l’étranger apparaissent comme émis en RDC, entrainant ainsi pour les utilisateurs de la téléphonie mobile une baisse du coût de l’appel.

«Ce système, appelé sim box, fonctionne grâce à une connexion internet et grâce à des cartes sims qu’on acquiert chez les opérateurs des téléphonies mobiles. Cela signifie que ce crime permanent est commis avec des complicités internes et externes, nationales et internationales », a expliqué au cours d’un point de presse, Tryphon Kin-kiey Mulumba, ministre des Poste, Téléphones et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), tout en affirmant que des stocks impressionnants des cartes sims aient été saisis, lesquelles attestent d’une complicité active.

Un réseau organisé

Selon les premiers éléments de l’enquête, la plateforme appartient à un sujet français nommé Alexandre Saikossy  qui opère sous couvert d’une congolaise.Un informaticien a été interpellé, alors que la sentinelle chargée de l’approvisionnement du stock des cartes de crédit a réussi à s’échapper en escaladant le mur de la propriété.

Ce réseau de criminels économiques possède des matériels sophistiqués dont une puissante station terrienne, une amplification forte pour rendre le signal fiable ainsi qu’un centre informatique moderne et plusieurs groupes électrogènes de très grande capacité qui fonctionnent nuit et jour dans le seul but d’organiser la fraude des appels internationaux entrant.

A en croire le ministre de PT-NTIC, cette traque n’est qu’à son début et reste lancée jusqu’à ce que tous les réseaux maffieux du secteur de téléphonie mobile soient mis à nus. «La traque a été lancée et elle reste lancée. Nous ne sommes qu’à son début », a-t-il averti. Content du travail déjà réalisé par les services d’intelligence, Kin-Kiey Mulumba a déclaré mettre des bouchées doubles pour démasquer et poursuivre en justice des compatriotes et étrangers qui seraient impliqués dans cette fraude.

Pour information, il y a une année, un consortium franco-américain a été mis en place au Ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et depuis, le nombre de minutes des appels internationaux entrants est passé de 20 millions à 30 millions. Dix ans durant, les opérateurs ne déclaraient que 20 millions de minutes seulement.
Le ministère des PT-NTIC a déploré le fait que les opérateurs GSM  n’aient  jamais voulu collaborer avec le consortium. Or, les stocks des cartes de crédit trouvés au siège du réseau maffieux, appartiennent à tous les opérateurs.

Gypsie Oïssa Tambwe
Légendes et crédits photo : 
1. Kin-kiey Mulumba, ministre des Postes, téléphones et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) 2. Des matériels utilisés par le réseau maffieux