Le terrorisme a eu un effet dissuasif sur le tourisme d’été en Afrique du Nord que les Italiens évitent désormais plus que les pays touchés par Ebola.
Les chiffres du voyagiste Allianz Global Assistance sont sans appel. A la suite d’une enquête conduite récemment sur toute la péninsule, il apparait que les attentats du mouvement Etat islamique, les enlèvements et autres menaces ont fait chuter de 98% le nombre d’Italiens qui vont habituellement en vacances en Afrique du nord. La chute est spectaculaire et s’explique par les attentats du 18 mars contre le musée du Bardo de Tunis (21 morts dont 4 Italiens tués), mais aussi par l’attentat contre le consulat italien du Caire (Egypte) récemment. Pour la Tunisie, un des suspects de l’attentat a même été … à Milan, au nord de l’Italie !
L’enquête révèle que la peur des attentats et des enlèvements djihadistes exerce une plus grande baisse d’enthousiasme sur les touristes de la péninsule, plus que celle suscitée sur eux par le virus Ebola. La baisse des Italiens dans les pays d’Afrique de l’Ouest où a sévi le virus Ebola l’an dernier n’est en effet que de 26%. Habituellement trois pays reçoivent le gros des touristes italiens pendant la saison chaude, l’été. Or même Maroc, qui est le troisième de ces pays touristiques après l’Egypte et la Tunisie, enregistre une baisse de 74,8% selon les données d’Allianz.
L’effet Etat islamique touche aussi des pays plus lointains, lieux de villégiature traditionnels des Italiens comme le Kenya (-82,1%), la Turquie ou même Israël avec 77,5% et 66,4% de baisse respectivement. Les voyagistes notent que la peur d’Ebola semble ne pas dissuader les Italiens à se rendre dans des pays comme la Sierra Leone, le Libéria ou la Guinée. Les baisses y sont « plus contenues », affirment les professionnels du secteur. La zone de prédilection des Italiens, où ils disent se sentir plus en sécurité, reste l’Amérique du Nord.
Conclusion des sondeurs: à 85%, les Italiens se disent nettement mieux chez eux. Ils prennent donc d’assaut le littoral de leur pays qui, avantage indiscuté d’une presqu’île, est bordé de mers sur ses flancs gauche et droit, alors que la Méditerranée le borde au sud. Ce sont les régions et les provinces qui tirent profit, si l’on peut dire, de la désertion des mers traditionnelles. Car dans leur propre pays, les Italiens n’ont que l’embarras du choix pour savoir s’ils iront en Sardaigne, à Venise ou à Bologne. Et de le faire sans risque d’être enlevé.