Diarra Ndiaye : Une passion nommée Information

Jeudi, Septembre 10, 2015 - 03:30

Sa voix et sa silhouette ont illuminé la soirée de gala du cinquantenaire des Jeux Africains, organisée le 3 septembre dernier au Palais des congrès de Brazzaville. Une première expérience pour la journaliste franco-senégalaise, Diarra Ndiaye, qui officie depuis deux ans et demi au sein de la chaîne panafricaine Africa 24.

Son joli visage attire la sympathie de ceux qui la croisent. Fille de parents sénégalais immigrés en France, Diarra Ndiaye, 26 ans, ne s’imaginait pas devenir présentatrice du JT il y a encore 5 ans. Troisième d’une fratrie de six enfants, elle partage son enfance entre le Sénégal et la France où elle fait toute ses études jusqu’à l’obtention un master 2 en communication politique à l’école des Hautes études politiques.

Le Sénégal, c’était surtout pour les vacances en famille. Puis arrive en 2012 son premier stage à la télévision nationale sénégalaise. Une première expérience avant une seconde à Africa 24 pour six mois d’un stage de fin d’études.  Au cours de ce stage, elle se découvre véritablement une passion pour l’information et le journalisme. Au bout de deux mois de stage, à la présentation du JT, elle convainc la direction de la chaîne qui lui propose d’y rester. Depuis, cinq jours sur sept, elle est aux commandes du JT live d’Africa 24. «La chaîne m’a permis de découvrir ma vocation. Je suis très jeune et je continue d’apprendre. Mais toutes ces premières années m’ont fait grandir. Ce métier m’a fait grandir dans la mesure où je sais que ce que je dis a un impact dans la société et combien restituer l’information est une richesse. »

Diplomate avec les hommes 

Jeune et passionnée, Diarra n’est pas pour autant une naïve. Elle a plus d’un tour à son arc pour s’affirmer dans un univers souvent machiste et pas simple pour les femmes. « Dès le départ je pose les bases avec diplomatie à l’homme qui est en face de moi. Même si je suis jeune, je m’affirme dès le départ pour dire que je suis là professionnellement. Et ça commence avec le serrage des mains ferme, on se regarde droit dans les yeux, on communique d’une voix professionnelle ainsi il n’y a pas d’ambiguïté le cadre d’expression devient limiter ».

Le travail et la réussite sont les maîtres-mots de Diarra Ndiaye. Et, lorsqu’on lui demande d’où elle tient cette conception de sa vie professionnelle, la réponse ne se fait pas attendre : sa mère et ses sœurs. Dans sa famille, frères et sœurs sont soudés sous le regard attentif de leur mère, une femme au caractère bien trempé qui n’a pas eu accès au banc de l’école. Cependant, elle a inculqué à ses enfants de l’ambition et un modèle de travail et d’éducation dont se sent fière Diarra.

A Africa 24, Diarra se sent chez elle. Tandis qu’en France, les débats sur la représentation des minorités visibles à la télévision n’a de cesse de créer tensions et frustrations, la franco-sénégalais clame sa fierté d’appartenir à la chaîne panafricaine. Ainsi, dit-elle « ma fierté d’être africaine est né à Africa 24 ». Une chaine qui visiblement lui apporte beaucoup, « avant, je ne connaissais pas le sens d’être africain. Les portes des médias français ne m’ont pas été fermées, mais quand je vois que les Français ferment les portes à d’autres, je me dis pourquoi ne pas rayonner pour le Sénégal en particulier et pour l’Afrique en général. ». Cette vision à forger son ambition de créer et diriger, un jour, sa propre chaîne avec des programmes qui lui «ressemble et qui reflète une Afrique qui bouge ».

En plus d’être talentueuse, Diarra Ndiaye a aussi la main sur le coeur. Elle a créé, avec ses trois sœurs, l’ABCD pour tous, une association de Loi 1901, consacrée à l’éducation. Des ponts solidaires sont mis en place entre une école sénégalaise du village Ngouye Tiandigue et l’école primaire où elle a étudié à Nandy dans le 77 en région parisienne. Une belle casquette pour celle qui a indéniablement de très beaux jours devant elle.   

Meryll Mezath
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