Un pape à vélo ?

Vendredi, Septembre 11, 2015 - 18:15

Le chef de l’Eglise catholique s’est vu offrir une bicyclette électrique vendredi au cours d’une audience consacrée à des environnementalistes.

Les allées du Vatican ne verront sans doute pas bientôt un remake de Don Camillo (Fernandel), le curé à vélo toujours en lutte fraternelle avec M. le maire communiste (Gino Cervi dans certains épisodes). Le contexte ne s’y prête d’ailleurs pas : le maire de Rome est de gauche mais pas communiste, et le pape François n’est pas connu pour asséner des coups de poings à ceux qui le critiquent. Mais le vélo électrique que l’administrateur-délégué des Postes italiennes, Francesco Caio, a offert au Souverain pontife a fait jaser dans les rues de Rome. Le maire de la capitale italienne, Ignazio Marino est connu aussi pour aimer le vélo, mais l’analogie commence et s’arrête là.

Car vendredi matin, dans la Salle Clémentine au Vatican, le pape François traitait d’un thème autrement plus sérieux lorsqu’il s’est vu offrir ce cadeau insolite : « Justice environnementale et changements climatiques ». Autant dire un sujet devenu son dada depuis l’apparition de son encyclique, Laudato Si, saluée par la critique comme un texte éminemment écologique. « Le climat est un bien commun », a rappelé le Souverain pontife. « Il est aujourd’hui gravement menacé : des phénomènes comme les bouleversements climatiques, le réchauffement global et la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes l’indiquent. Ils appellent l’attention des médias et de l’opinion », a-t-il noté.

Car ces phénomènes ont de grandes implications sociales aussi: les pauvres qui en pâtissent durement sont de plus en plus nombreux. « Or la question du climat est aussi une question de justice et de solidarité qui ne sont jamais séparables. C’est la dignité de chacun de nous comme peuple, communautés, femmes ou hommes, qui est en jeu », a averti le pape François. Avant de souligner qu’au moment où « science et technologie placent en nos mains un pouvoir sans précédent, il est de notre devoir de l’utiliser pour le bien de tous, particulièrement des plus pauvres et des générations futures ».

« Aujourd’hui, notre mère la terre est parmi les trop nombreux exclus qui crient au ciel et appellent à l’aide. Notre mère la terre est une exclue ; notre mère et notre sœur la terre est parmi ceux qui crient ; il est de notre devoir de lui venir en aide », a insisté le pape François reprenant les accents d’un saint de l’Eglise catholique, un autre François, saint François d’Assise dont il s’est inspiré pour écrire son encyclique. Et dont il a d’ailleurs pris le nom pour marquer son admiration pour celui qui incarna (13è siècle) aux yeux des catholiques le sens du dialogue avec les autres religions, le respect de la nature et le choix de la pauvreté volontaire.

Lucien Mpama
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