Protéger davantage les ressources naturelles du Bassin du Congo afin qu’elles servent à l’humanité, tel est le sens de la mission que vient d’effectuer l’envoyé spécial du Président français pour la protection de la planète, Nicolas Hulot, dans quatre pays d’Afrique centrale
Le représentant de François Hollande s’est rendu tour à tour au Gabon, au Cameroun, en RD-Congo et au Congo-Brazzaville. À Brazzaville, il s’est entretenu avec le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, le ministre de l’Économie forestière et du développement durable, Henri Djombo, et les responsables de quelques ONG et de la société civile œuvrant dans la protection de la faune. Les entrevues ont porté sur la protection des éléphants des forêts d’Afrique centrale, qui, si l’on y prend garde, risquent de disparaître dans les prochaines années, et surtout sur la protection de tout le Bassin du Congo, qui selon lui, est devenue une réserve mondiale.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le 21 juin à la case de Gaulle, marquant la fin de sa tournée dans la sous-région, Nicolas Hulot a salué les efforts entrepris par les pays d’Afrique centrale dans la protection des forêts et des espèces. Il a également annoncé la volonté de son pays d’accompagner ces États. Pour lui, il convient en effet d’accompagner les efforts des États africains dans la lutte pour la protection des espèces et de l’environnement. Cela, a-t-il poursuivi, dans un esprit d’ouverture et de dialogue, avec en perspective les grandes échéances climatiques et environnementales à venir. « Derrière la problématique des éléphants de forêts d’Afrique centrale, il y a évidemment toute la problématique de gestion de cette forêt, des aires protégées et de la protection des espèces menacées du Bassin du Congo », a précisé l’envoyé spécial du chef de l’État français.
Nicolas Hulot a rappelé que le XXIe siècle était marqué par des crises économiques, démographiques, environnementales… à cause de la bêtise humaine. À ces crises, a-t-il martelé, s’ajoutent toutes sortes de criminalités. Il est temps, a-t-il rappelé, de protéger l’environnement pour l’homme présent et les générations futures. « Le xxie siècle s’amorce dans une situation que l’humanité n’a pas connue jusqu’à présent, car c’est la première fois que l’humanité est confrontée à des enjeux universels de long terme. Ce que nous décidons de faire ou de ne pas faire aujourd’hui conditionne bénéfiquement ou cruellement, selon les dispositions, des conditions du présent de nos enfants et des générations futures », a prévenu l’envoyé spécial de François Hollande.
Les pointes d’ivoire devront être brûlées à Brazzaville
Nicolas Hulot s’est réjoui de l’organisation au mois d’octobre d’un sommet des États de la Cééac sur la lutte contre le braconnage. Il a souhaité que ce sommet soit l’occasion pour ces pays de donner un message fort à l’échelle internationale. Parlant de ce sommet, il a dit avoir suggéré au président de la République, Denis Sassou N’Guesso, que les stocks d’ivoire soient symboliquement brûlés à cette occasion afin d’envoyer un message fort. Au Congo, comme ailleurs où il est passé, Nicolas Hulot a dit que le cadre juridique pour la protection de la biodiversité existait, mais n’était pas souvent respecté sur le terrain soit pour des problèmes de gouvernance soit pour des raisons purement sociales. Il a également dit avoir proposé au président du Congo l’idée de doter la sous-région d’Afrique centrale d’une cour de justice qui ne s’occuperait que des questions de trafic d’ivoire.
Après l’Afrique centrale, l’envoyé spécial de François Hollande se rendra très prochainement aux États-Unis et dans certains pays d’Asie où règne le trafic des ivoires.