Depuis le début de l’année, l’on assiste au retour en force dans la capitale de la RDC des motifs dashiki de Vlisco à la faveur du tube Mascara de Fabregas et, le pagne cinquantenaire autrefois appelé Miriam Makeba arboré par l’ensemble de l’orchestre désormais rebaptisé est visible partout dans la ville.
Vlisco a donc désormais donné un sacré coup de jeune à ce pagne qui a fait son entrée chez lui en 1963 avec le créateur de textiles Toon van de Manakker. Ce dernier s’était inspiré de la tradition éthiopienne, à savoir que le dakishi a été élaboré dans l’esprit des tuniques portées au 19e siècle par les femmes de la noblesse de l'Ethiopie d'alors. Et, en cinquante-deux ans, il a porté plusieurs noms, notamment dashiki, Adis Abeba, Angelina. Et, en RDC, tout particulièrement, il fut d’abord appelé Miriam Makeba et maintenant Ya Mado alors qu’Angelina serait l’appellation favorite de Vlisco.
Très en vogue dans la ville, le dakishi, qui reste l’un des pagnes java phares de la maison Vlisco, semble avoir un fort effet séducteur sur les Kinois. Ce, surtout depuis que Fabregas l’a remis au goût du jour à travers Mascara et qu’il l’arbore déjà sur la pochette de l’album Anapipo dont il était le titre le plus prisé. Dès lors, en une journée, l’on peut être sur de croiser au moins une ou deux personnes dans la rue habillée avec ce tissu. Et, ce n’est pas tout car plusieurs devantures de boutiques d’habillements exposent divers modèles et les couturiers font de même en proposant des créations de toutes sortes. Finie l’époque où la traditionnelle tunique unisexe trônait partout. C’est dire qu’à présent il y en a pour tous les goûts. Donc, du style basique l’on est passé à des tenues plus élaborées, surtout pour femmes. Robes, ensembles de toutes sortes dont les tuniques assorties aux bermudas, le genre de tenues préférées pour le week-end et j’en passe. Surtout que les créateurs de mode font montre d’ingéniosité et font des merveilles depuis que, de son côté, Vlisco a aussi décidé de miser sur la diversité. Ce, en proposant à présent plusieurs coloris ainsi le vert sapin assez sobre d’autrefois rivalise avec des teintes plus osées comme le rose et le vert fluo, le jaune, l’orangé, etc.
A Kinshasa et dans le monde
Rien à dire, l’imprimé régulier et symétrique fait partie, comme le pensent certains, des succès les plus durables dans le temps de Vlisco. Angelina a toute une histoire derrière elle comme nous renseigne Jeune Afrique. Le magazine relève notamment le fait que le directeur de création de Vlisco, en l’occurrence Roger Gerards souligne cet aspect en évoquant toute la symbolique créée autour de ce pagne entre les années 1960 et 1970. « Associé au mouvement hippie dans les années 1960, il est également rattaché à la réflexion sur l’identité africaine pendant la vague des indépendances ainsi qu’à la confirmation de l’identité africaine-américaine dans les années 1970. Ce motif est donc à la mode, mais il est également un symbole de protestation pour les mouvements africains-américains », explique-t-il.
Certes, l’engouement suscité pour le pagne se présente avec plus d’acuité à Kinshasa mais il est une certitude que l’on assiste à un sacré phénomène mondial vu le succès que remporte le motif. Avant qu’il ne se porte autant dans la capitale, Keys il y a quelque temps, certaines stars américaines, à l’instar de Beyonce, Chris Brown, Rihanna et Jhene Aiko étaient tombées sous son charme n’hésitant pas un instant à se le mettre sur le dos dans sa version tunique ou encore en le personnalisant comme Alicia. En effet, c’est ce modèle unisexe que peuvent porter indifféremment hommes et femmes qui a été souvent en vogue. Et, il est du reste fréquent de le voir porté dans plusieurs des clips africains actuels. C’est dire combien Ya Mado est prisé et continue de plaire la cinquantaine révolue !