À trois semaines de la COP21, une soixantaine de ministres de l’Environnement et de l’énergie se sont réunis le 8, 9 et 10 novembre pour surmonter les clivages politiques qui freinent les négociations permettant d’espérer un accord mondial sur la limitation du réchauffement climatique.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, président de la COP21 a annoncé la présence à Paris, le 30 novembre, date d’ouverture officielle de la COP21, du Président russe Vladimir Poutine, ainsi que celle du président américain et chinois, et d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement.
Il a fait état d’ « urgence absolue » le danger que connaît la planète, espérant éviter le même échec qu’à Copenhague, et trouver « le chemin du compromis sur le plus grand nombre possible de sujets » et « un élan politique », indispensable pour un accord inédit et ainsi « faciliter ce qui va être l’accord final ».
Les Points de divergence entre les États
Parmi les points de divergence, il y a l’aide financière des pays du Nord à apporter aux pays du Sud pour soutenir leurs politiques climatiques. Les pays du Nord n’ont toujours pas respecté leur promesse de verser 100 milliards de dollars par an aux pays du Sud, à partir de 2020, date de l'entrée en vigueur de l'accord de Paris; la répartition de l’effort dans la lutte contre le réchauffement climatique entre les pays riches et les pays pauvres ; la révision à la hausse des engagements des Etats pour la réduction des émissions de GES.
À Paris, on espère contenir la hausse du thermomètre sous la barre des +2°C. Au-delà, ce sont de nombreux écosystèmes et économies qui seraient menacés, d’après les scientifiques. Les divergences sont donc à lever.
Suite à la session plénière, des groupes de travail a huis clos se sont constitués le 9 novembre autour de 4 thèmes animés par deux ministres chacun, notamment
- la question de l’équité entre les pays pour aboutir à un « accord juste et équitable », après l’acceptation des efforts adaptés aux capacités de chaque pays, notamment économiques, d’un côté, les pays industrialisés, émetteurs historiques de GES, de l’autre, les pays les plus pauvres, et les plus vulnérables, qui ont une responsabilité très faible dans le changement climatique ;
- le niveau d’ambition de l’accord pour assurer la limite de 2°C d’augmentation au maximum ;
- les actions à mener avant 2020 pour définir le montant des financements à mobiliser, et l’aide financière que les pays du Nord doivent apporter à ceux du Sud pour financer leurs politiques climatiques post- 2020.
Dans la soirée, Laurent Fabius a reçu en dîner de travail les ministres africains, un continent partenaire-clé de la négociation, le plus menacé par le dérèglement climatique. « La France est à leur écoute pour réussir à conclure à Paris un accord universel, ambitieux et durable », a déclaré Laurent Fabius.
Le président François Hollande a estimé que l’enjeu de la COP21 était de porter un nouveau projet de développement, mais aussi de lutter contre les inégalités.