A J-20 de l'ouverture de la Conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21), la France a invité plusieurs dirigeants africains pour préparer ce sommet.
Mardi 10 novembre, le président François Hollande a réuni, à l'Elysée, ses homologues du Ghana, de Guinée, du Gabon, du Bénin et le Premier ministre éthiopien. A leurs côtés, il a souligné l'importance d'améliorer le bien-être des Africains. « Si l'on n'aide pas l'Afrique, le continent sera tenté de se développer sans tenir compte du réchauffement climatique, et il y aura des conséquences en terme de migration », s’est alarmé le président français.
Et le président français d'insister sur la responsabilité de chacun. « Chaque chef d’Etat ou de gouvernement devra rendre compte ; non pour faire le constat, il est implacable : constat à la fois de la dégradation du climat et de ses conséquences sur l’Afrique; constat aussi des grandes capacités de l’Afrique à assurer son développement et notamment sa production d'énergie sans recourir comme par le passé aux énergies fossiles, et constat également d’une volonté commune des Africains de porter ce sujet. »
Pour le président Boni Yayi du Bénin, l'objectif est que personne ne soit laissé au bord de la route. « L'objectif pour le développement durable et sa mise en place est de faire en sorte que personne ne soit laissé sur le quai. C’est très important pour nous et, je voudrais vous rassurer, tout le continent africain en est conscient. Nous allons prendre nos responsabilités », a répondu le chef de l’Etat béninois.
Sur les 50 pays les plus vulnérables aux dérèglements climatiques, 36 se trouvent en Afrique subsaharienne, région dont la part d'émissions de gaz à effet de serre dans le monde est seulement de 4,55%.
L'électrification au cœur du développement de l'Afrique
L'électrification de l'Afrique est la clé de voûte de son développement. Ce qui doit également permettre la maîtrise des flux migratoires.
Pour le président du Gabon, l'échec de la COP21 serait donc une catastrophe pour les populations. « Il faut comprendre que le développement de l’énergie, aujourd’hui, met surtout en avant la responsabilité des uns et des autres, a-t-il souligné. Personne ne peut agir de façon isolée dans son coin. Le temps n’est plus à pointer du doigt pour savoir qui est responsable et qui ne l’est pas. Aujourd’hui nous sommes devant une situation où répondre au défi de ce changement climatique, pour nous Africains, c’est comme lutter à nouveau contre des pandémies. »
Quant au Premier ministre éthiopien, il assure que « l'Afrique a besoin d'électricité. Cette question est au centre de nos préoccupations aujourd'hui ». « L'Afrique doit procéder à son électrification partout, estime Hailemariam Desalegn. Cela permettra de créer des emplois pour les Africains. Cela permettra également de freiner l'immigration vers l'Europe. Quelle que soit la question, l'énergie électrique est au cœur de notre développement. »
Il faut dire que 75% des Africains, soit 650 millions de personnes, n'ont pas accès à l'électricité ce que révèle un rapport de la Banque mondiale.