Le président français, François Hollande, a convié ses homologues africains, Thomas Yayi Boni du Bénin, Alpha Condé de Guinée, Ali Bongo du Gabon, John Dramani Mahama du Ghana, ainsi que le Premier ministre Haile Mariam Dessalegn d’Ethiopie, le 10 novembre, pour une réunion préparatoire pour centrer les discussions autour du continent africain, la veille du sommet sur les migrations, de la Valette à Malte (11-12 novembre), et avant la COP21 de Paris (30 novembre au 11 décembre)
Les pays africains comptent beaucoup sur le financement climatique et les 100 milliards de dollars prévus par an d’ici à 2020, pour les aider à mener leurs actions et à lutter contre le réchauffement climatique.
François Hollande a rappelé que la dégradation du climat a des conséquences sur l’Afrique, et a souligné la volonté commune des Africains de porter le sujet lors de la Conférence sur le climat de Paris. Conscient du poids de l’Afrique, qui représente ¼ des Parties à la convention Climat, les 2/3 des pays les moins avancés (PMA) et plus du 1/3 du groupe des 77+chine, il est persuadé que le continent africain doit être entendu et doit prendre part dans la préparation de la COP21.
En attendant les autres contributions, la France salue les 47 contributions nationales africaines soumises à la convention Climat, illustrant la volonté des Africains de saisir les opportunités d’un développement sobre en carbone et de se prémunir contre les impacts du dérèglement climatique sur le moyen et long-terme. « Un message fort » compte tenu de la faible contribution à l’émission du GES (4,55% seulement) par rapport au reste du monde. Pour François Hollande c’est un « message de responsabilité qui doit trouver une réponse de solidarité de la part des les plus riches ».
Le président François Hollande a appelé à regrouper toutes les initiatives pour l’Afrique à Malte, à élever le niveau des financements « enjeu de Malte » avant l’accord de Paris, et à trouver un mécanisme permettant de répondre aux questions d’autonomie en énergie du continent africain. « La question des énergies renouvelables en Afrique et de l'accès des Africains à l'électricité est un enjeu de climat, de développement et de dignité», a déclaré François Hollande, qui s’interroge : « est-ce qu'on peut laisser un continent dans l'ombre, dans l'obscurité ? ».
D’une « seule voix », les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont souligné leurs préoccupations en électricité et en énergie, fondamentale et un défi dans la lutte contre la pauvreté, la santé, l’éducation, etc, et ont fait part de leur mobilisation tous azimuts pour la réussite de la COP21.
Le président François Hollande a fait valoir que « si l'on n'aide pas l'Afrique, le continent sera tenté de se développer sans tenir compte du réchauffement climatique, et cela aura des conséquences en terme de migration ».
Sans attendre la mise en œuvre de l’Accord en 2020, la France entend soutenir l’initiative de l’Union africaine (UA) sur les énergies renouvelables en Afrique. L’initiative devrait être formellement approuvée lors du sommet de l’UA fin janvier 2016.Ce permettra de répondre, entre autres, aux vulnérabilités du continent africain, aux impacts du dérèglement climatique, en oeuvant à créer un système d’alerte précoce face aux catastrophes climatiques et un mécanisme d’assurance climatique.
Le président Thomas Yayi Boni, a indiqué que l’Afrique va prendre toutes ses responsabilités, mais il est convaincu que: « on ne peut pas aboutir aux ODD[objectifs de développement durable]sans lever un préalable qui est le changement climatique ». Pour lui, la COP21 est « une cause publique humanitaire ».
Les 5 enjeux de la COP21 pour l’Afrique
- La question des financements et leur mise en œuvre pour perfectionner l’accès aux financements existant ; l’obtention des pays développés qu’ils honorent et clarifient leurs engagements de Copenhague sur les 100 milliards $, et garantir un financement public croissant, notamment sur l’adaptation avec un accès privilégié pour les pays africains.
-
La présentation des contributions nationales dans les meilleurs délais.
-
La question de la différenciation pour garantir aux pays africains le statut de récipiendaire d’Aide publique au développement et les préserver d’engagements qu’ils ne pourraient pas tenir.
-
La question de l’Agenda des solutions pour parvenir à des engagements concrets du G7 sur une liste de projets que formulera l’AMCEM sur l’accès aux énergies renouvelables et leur développement.