Le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Shen Danyang, a déclaré le 17 novembre, que les investissements directs de son pays en Afrique ont chuté de plus de 40% en glissement annuel, à 1,19 milliard de dollars au premier semestre.
Les investissements directs chinois en Afrique ont culminé à 11,7 milliards de dollars en 2008, avant de retomber à une moyenne de 1,5 milliard de dollars par année au cours des cinq années suivantes. Une nouvelle hausse de ces investissements a été cependant enregistrée en 2014.
Shen Danyang explique ce recul par une croissance mondiale molle, la baisse des cours des matières premières et les effets de l’épidémie d’Ebola. La Chine a alimenté pendant une décennie son dynamisme économique par un approvisionnement en ressources naturelles issues de ses investissements en Afrique. L’essoufflement de sa croissance -6,9% au 3ème trimestre - devenue moins portée sur les matières premières et ses effets sur les cours, a eu pour conséquence un repli de ses engagements financiers.
Du coût, ses importations ont baissé de 43% entre janvier et juin de cette année. Si certains experts redoutent une réduction de l’intérêt des investisseurs chinois pour le secteur des matières premières en Afrique en raison de la bulle immobilière, d’autres voient des opportunités dans le recentrage de l’économie chinoise sur le marché domestique.
C’est le cas du directeur du Centre de développement de l’OCDE, Mario Pessini : «la Chine va maintenant relancer la demande interne, d'une manière ou d'une autre. Si tel sera le cas, la demande des ressources naturelles pourrait augmenter, au moins en volume».
Il faut cependant noter que la Chine a continué à accorder des prêts et à construire des infrastructures sur le continent africain. Shen Danyang a indiqué que la Chine va poursuivre ses programmes d’investissements en Afrique en fonction du potentiel du marché, de l’environnement commercial et des demandes de développement industriel bilatérales. Elle compte injecter 100 milliards de dollars en Afrique d’ici à 2020. Elle a l’avantage des tendances démographiques, dont la population est appelée à doubler vers 2050 pour atteindre 2 milliards d’habitants, ouvrant un vaste marché.
On sait aujourd’hui que le mode de fonctionnement des investissements chinois est parfois en porte-à-faux avec l’économie moderne. Par exemple, il arrive à la Chine d’investir en échange d’un pourcentage de la production. Ce qui ne fait est nouveau en Afrique.