Femme battante et engagée, Marguerite Homb, conduit les destinées de l’Association santé et nature. Elle multiple des actions de sensibilisation au moringa, mène des expériences pratiques et fabrique également des produits médicinaux à base de cette plante. Pari gagné puisqu'aujourd'hui, environ 80% de Congolais utilisent ce produit.
Mariée et mère d’un enfant, Marguerite Homb mène sa lutte en encourageant la population congolaise à utiliser le moringa, une plante à croissance rapide et dotée de vertus médicinales. « Si nous utilisons cette plante dans nos activités agricoles, nous allons mettre fin au phénomène de déforestation et dégradation des forêts », déclare-t-elle.
En effet, avec le Moringa on ne peut rien jeter. La plante est un bio carburant utilisé dans la productivité des cultures maraîchères. Elle est utilisée comme un compost naturel, un aliment bio pour nourrir les bêtes. Ses graines servent également à la production de l’huile végétale.
Marguerite Homb est titulaire d’un Diplôme d’étude supérieure spécialisé en administration des entreprises. Véritable représentante de l’entrepreneuriat féminin au Congo, elle s’engage à organiser des séminaires de formation, des expériences pratiques pour aider la population à comprendre les bienfaits du moringa.
Dix ans de lutte pour faire accepter le moringa
«Quand vous arrivez sur un territoire avec un nouveau produit, c’est vraiment difficile de le promouvoir auprès des consommateurs. Il faut leur laisser le temps de le tester et d'en découvrir les bienfaits pour qu' ils l'acceptent », explique Homb, fière désormais qu'environ 80% de Congolais utilisent les produits transformés à base de cette plante.
« J’ai connu le moringa par le biais de madame Homb. J’utilise les feuilles de cette plante sous forme d’engrais naturel pour traiter mes plantes, mes poules et mes porcs», confie François Xavier, animateur général du Centre agricole St Joseph de Bouono. Comme ce dernier, Albert témoigne sur les avantages de cette plante qu'il utilise « baisser la glycémie ».
Surnommée "la maman du moringa", Marguerite Homb ne cache pas sa satisfaction devant les résultats. « À notre grande surprise, le ministère de l’Energie et de l’hydraulique, avec la Société nationale de distribution d’eau, a envoyé formé des cadres au Burkina Faso pour rendre l’eau potable avec les graines de moringa. Et aujourd’hui le ministère de la Recherche scientifique a déclaré le moringa comme un projet fédérateur pour tous les ministères », indique-t-elle.
Autre motif de joie pour Marguerite Homb, son admission comme membre de la fédération des tradipraticiens avec l’OMS Congo. Grâce à son activité sur le moringa. Cependant son seul souci reste de voir « les ministères de l’Environnement et de l’Economie forestière, des Petites et moyennes entreprises, de la Jeunesse, de la Promotion de la femme s’insérer dans cette bataille pour planter le moringa à grande échelle au Congo et créer des activités génératrices des revenus afin de lutter contre la pauvreté.»