Photo : Zoom sur le collectif Elili

Jeudi, Décembre 10, 2015 - 18:45

Promouvoir la nouvelle création photographique contemporaine congolaise, telle est, entre autres, la mission du collectif Elili qui a vu le jour en 2003. Désormais au nombre de 17 dont deux femmes, cette structure est devenue très vite la plaque tournante de la photographie dans le paysage culturel congolais.

A deux minutes de l’arrêt de bus, « la main bleue », sur l’avenue des trois francs à Bacongo, dans le deuxième  arrondissement, un discret habitat compose  la galerie et le siège du Collectif. A l’intérieur, une bibliothèque, un ordinateur de bureau, un petit écran télé et une exposition collective constituent l’essentiel du décor.

Autodidactes pour la plupart, mais très passionnés dans le métier de photographe, les « élilistes » viennent de divers horizons, tous avec un objectif de vivre passionnément leur métier. «  Loin des enseignements académiques, nos formations privilégient des séances d’apprentissage dans toute la convivialité possible » , a indiqué Baudouin Mouanda actuel coordonnateur et co- fondateur du collectif.

En effet, décidé à devenir une structure des plus importantes dans le paysage culturel congolais et  dans la sous-région, le collectif poursuit sa mission   en « contribuant à la valorisation des arts visuels, à l’étude et au perfectionnement de la photographie dans toutes ses manifestations et applications artistiques, scientifiques et pratiques », a informé André Desiré Loutsono dit Kinzenguelé.

Et pour obtenir ces résultats, le collectif poursuit ses buts par des réunions, conférences, promenades, travail en commun, expositions. Pourtant ce collectif reste malgré tout peu connu au Congo alors que le travail des artistes s’exporte à travers le monde. Un paradoxe que Richard, directeur technique et artistique du collectif explique « Inimaginable vu que nos images font l’objet des expositions à travers le monde. Mais nous ne nous décourageons pas, puisqu’on multiplie les initiatives au niveau de notre siège pour attirer les congolais à venir lors de nos expositions, projections et formations, malheureusement ceux-ci s'y  intéressent très peu. Même chose pour les autorités, qui ne se manifestent pas quand nous les invitons  ».

Né, il y a 12 ans sous l’impulsion de cinq photographes (André Desiré Loutsono ( dit Kinzenguelé), Baudouin Mouanda, Anaud Patrick M’biou Nantselé, Francois Ndolo (actuellement en France) et Dédé Ngolo ( aujourd’hui décédé), à l’issue d’une formation professionnelle organisée par le PSAP (projet d’appui aux  arts plastiques ) et financée par l’union européenne, avec le concours des Centres culturels français de Brazzaville et de Pointe Noire et l’association Nouvel Art. Le collectif Elili, doit sa survie à la détermination et la volonté de ces pionniers qui décident de se retrouver régulièrement en attendant de trouver un espace. C’est le départ d’une grande aventure qui dure déjà 12 ans.

Leurs actions

Sollicité à travers le monde, le collectif Elili doit sa renommée, à son engagement, son dynamisme, son professionnalisme, mais aussi et surtout à  sa soif d’apprendre  et de former les autres en vue de pérenniser ce métier de manière professionnelle. Le collectif a participé, plusieurs fois, à la biennale de Bamako, a exposé au Musée Dapper, au Musée du Quai Branly. Les photographes ont également participé à des expositions collectives et individuelles au Congo comme à l’étranger. Ils ont travaillé avec les grands noms de la photographie à l’image de David Damoison, Héctor Médiavilla et collaborent régulièrement  avec quelques revues à travers le monde.

Berna Marty
Notification: 
Non