Les pluies sont venues « laver » une Italie qui suffoquait sous le smog

Mardi, Janvier 5, 2016 - 17:45

Les autorités municipales de plusieurs villes ont pris des mesures drastiques pour réduire les gaz toxiques au-dessus des grandes agglomérations

Depuis le week-end dernier, les pluies se sont remises à tomber sur l’Italie. Avec elles sont venues aussi les neiges, longtemps désirées dans les zones de montagne. Mais, surtout, c’est le fait que l’atmosphère devient respirable dans des villes comme Milan, la capitale économique ; Rome, Naples ou Palerme que les Italiens célèbrent comme le grand bien qu’apportent les pluies de ces derniers jours. Les températures ont certes fraîchi mais, explique l’homme de la rue, c’est emmitouflé de pullovers et de doudounes que l’Italien se rappelle avoir toujours passé Noël et les festivités de fin d’année. Pas en tee-shirt ou en chemise manches courtes comme ç’a été le cas de cette année vécue par tous comme une anomalie vraiment particulière.

Parce que le temps a donné la mesure de son dérèglement : jusqu’à des températures de 20° en plein mois de décembre dans les mers du sud, du jamais vu ! Et puis, lorsque les températures et les phénomènes sont revenus à la normale, les pluies se sont déclenchées comme pour un robinet inarrêtable. Ces jours-ci à Rome, le thermomètre flirte avec les 4° au lever (la température de l’intérieur d’un frigidaire) pour gagner une dizaine de degrés en mi-journée. Mais les temps devraient être au grand froid, prédisent les météorologues italiens.

La semaine passée, le gouvernement avait annoncé une série de mesures en réaction à la pollution aux particules fines sévissant dans le pays. Milan et Rome notamment, ont été contraintes de limiter la circulation automobile en raison d'une pollution exceptionnelle de l'air. L’absence de pluies et même de vent a conduit à une situation dangereuse ; les particules fines en suspension dans l’air dépassant largement dans de nombreuses régions le niveau d'alerte des 50 mg/m3, le seuil défini par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la qualité de l’air.

Des mesures drastiques avaient été annoncées ou envisagées comme la gratuité des bus, l’abaissement des limitations de vitesse de 20 km/h dans les villes, la réduction de deux degrés du chauffage dans les bâtiments publics et privés ou encore  le remplacement des autobus obsolètes par des neufs. A Rome et à Naples la circulation automobile alternée (un jour ce sont les voitures à immatriculation paire, un autre les numéros impairs qui circulent) a été instituée, mais sans grand résultat en vérité. C’est donc la pluie qui a mis tout le monde, partisans et adversaires de ces restrictions, d’accord car en tombant elle a « lavé » le ciel italien. Et visiblement l’air redevient respirable dans les rues de Rome ; les yeux ne piquent plus sous l’effet de la pollution. L'Agence européenne de l'environnement rapporte que les particules fines ont provoqué 59.500 décès prématurés en automne 2012 en Italie, un record en Europe.

Lucien Mpama
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