Fashion Week : Retour séduisant de Xuly.Bët à New York

Vendredi, Février 19, 2016 - 15:27

Mercredi dernier, Lamine Kouyaté, créateur de la marque Xuly Bët a fait un retour séduisant à New-York, lors de la Fashion Week où il a présenté une ligne électrique aux influences multiples

Xuly Bët appartient à cette catégorie de marques avant-gardistes, en avance sur leur temps avec un brin de folie inspiré des couleurs du continent africain. Popularisée dans les années 90, célébrée par le milieu de la mode au point d'inspirer un personnage du film "Prêt-à-porter" de Robert Altman, la griffe Xuly.Bët s’était pourtant éloignée des grands podiums pendant dix ans. Une période au cours de laquelle son créateur a notamment signé des collections pour Naf Naf ou Leclerc, ou montré des pièces dans des manifestations parallèles, comme la Black Fashion Week à Paris ou l'African Fashion Collective à New York.

L’année dernière à la faveur de son passage à « Gotham », Lamine Kouyaté, 53 ans croise une figure des relations publiques dans la mode, Kelly Cutrone, qui monte pour lui, en une semaine, une présentation.

Des mannequins défilent à l'extérieur du principal lieu d'accueil de la Fashion Week, dans une atmosphère de happening, avec sonorisation mobile et troupe de sauteuses à la corde, le « double dutch ». Le public se masse et les réseaux sociaux bruissent. Un phénomène que le créateur n’a pas connu depuis de nombreuses années. « À Paris, où il réside, il y a quand même une certaine exubérance" dans la mode, "mais ça reste une espèce de pré carré ». « Et c'est très difficile pour un créateur qui essaye d'émerger. Il n'y a pas suffisamment d'espace », regrette-t-il tout en disant son attachement à cette ville qui l'a beaucoup influencé.

 Le souffle de New York

C’est donc naturellement qu’il a choisi de « pousser un peu du côté de New York », où il a « toujours eu un écho assez favorable », explique-t-il dans un entretien à l'AFP.

« A chaque fois dit-il que j'ai défilé ici, les gens viennent, ils sont curieux de voir ce que peuvent faire d'autres gens. J'ai toujours eu un parterre assez fourni. À Paris, tu n'as pas les gens qui sont déterminants. » Cette énergie de New York présente mercredi, lors de son défilé à l’ouest de Soho, pourrait en effet l’aider à reconquérir les podiums internationaux.  

À la Fashion Week de Naw York, le couturier au visage tout en rondeur et à la voix douce a eu droit à une ovation en fin de présentation et à une bonne dose d'effusion en coulisse ensuite. Il a présenté une ligne électrique, à travers laquelle il aborde la problématique de la diversité dans le monde de la mode, en faisant défiler uniquement des mannequins noirs. « Je ne vais pas changer le monde, mais j'ai une sensibilité qui fait que je réagisse à certaines choses et cela se traduit dans mon travail, dans les partis pris que je peux prendre », explique-t-il.

Sa collection, il l’a voulu « entre l'homme et la femme », avec beaucoup de pièces très près du corps, mais aussi ces combinaisons ou de grands blousons inspirés des « varsity jackets » (les vestes aux couleurs d'une équipe), avec des chiffres imprimés pour rappeler les maillots sportifs. « Je travaille un peu comme une éponge. Je prends pas mal de choses sur des aspirations du monde qui, forcément, font un mix », dit-il.

Sa prochaine étape, se lancer dans un vrai business plan pour sa marque. « Je viens sur New York, pour pouvoir trouver des gens susceptibles de m'aider à monter un vrai business. C'est l'étape d'après. ». Il était temps !

Meryll Mezath avec AFP
Légendes et crédits photo : 
1, 3, 4-Collection Automne-Hiver Xuly Bët à la Fashion Week de Naw York 2-Lamine Kouyaté, créateur de la marque Xuly Bët Crédits photo: AFP
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