Conservation de la nature : un partenariat WWF-Traffic contre la criminalité faunique

Mardi, Mars 1, 2016 - 16:45

L’ONG internationale et ses différents partenaires travaillent dans le cadre d’un programme financé par l’Usaid.

Les autorités congolaises ont, début février, arrêté un groupe de trafiquants illicites d’ivoire, en démantelant un important réseau de trafic d’ivoire. Cette action, souligne-t-on, a été menée dans le cadre d’un programme d’application de la loi financé par l’Usaid, sous l’exécution du Fonds mondial pour la nature (WWF), Traffic et les institutions nationales et des partenaires locaux, qui ont aidé les autorités à traquer ce réseau des trafiquants pendant un  certain temps avant de procéder à leur arrestation.

Deux opérations distinctes menées par la Police nationale congolaise a abouti à la saisie de 30 kg de pointes d’ivoire et ornements, et à l’arrestation des trois trafiquants. Elles ont également permis la confiscation du matériel de traitement.

Il est noté que Traffic travaille depuis près d’une année avec WWF dans le cadre du programme Fish and Wildlife. En amont, les deux partenaires travaillent, avec les structures chargées de l’application de la loi, sur la vulgarisation de la nouvelle loi sur la conservation de la nature. Par contre, en aval, ce partenariat travaille avec la cellule juridique de l’Institut congolais pour la conservation de la nature, pour que les arrestations aboutissent aux jugements et/ou aux condamnations.

Un programme financé par l’Usaid

C’est grâce au programme financé par l’Usaid que pour la première fois, les saisies effectuées ont été plus nombreuses en RDC, notamment à Kinshasa et en province. Des signes encourageants, grâce aux efforts collectifs de très nombreuses organisations dont l’Usaid, le WWF, Traffic, les autorités congolaises et les partenaires locaux sont perceptibles. Mais, continuent à souligner WWF et ses partenaires, l’expérience montre que les tendances du braconnage ne peuvent pas s’améliorer si la criminalité n’est pas sévèrement sanctionnée. « Cette action est une étape importante. Cependant, la RDC doit fournir plus d’effort, y compris la fermeture de ses marchés locaux illicites d’ivoire et l’augmentation de ses opérations anti-braconnage », a fait observer le responsable des politiques pour l’initiative du WWF contre la criminalité faunique en Afrique centrale, Alain Ononino.

La RDC, qui avait été menacée des sanctions dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), a commencé à agir, en procédant notamment à la mise en œuvre de son plan et elle est en train d’aider à réprimer les réseaux de trafic d’ivoire. Ceci nous montre, a noté WWF, qu’une action forte et décisive de la Cites peut amener à des résultats de conservation à impacts réels sur le terrain.

Ce coup de filet réalisé par les autorités de la RDC revêt une signification toute particulière. Il s’agit, a souligné la directrice de l’Usaid-RDC, Diana Putman, d’un signal fort lancé par la RDC qui traduit son engagement à lutter contre ce trafic et à y mettre fin. Le souhait, pour la directrice de l’Usaid-RDC, qui a également souligné le renforcement des mesures de répression et la saisie d’un autre lot important de 113 kg d’ivoire à l’aéroport de N’Djili, que des sanctions exemplaires et conformes à la loi soient appliquées à toutes ces saisies.

Citant les experts, Diana Putman a noté que la RDC disposait de près de 400 000 éléphants dans les années 1980 alors qu’il n’en reste que 10 000 à 12 000 éléphants. « Si rien n’est fait, d’ici 10 ans, beaucoup d’espèces finiront par disparaître de notre planète », a-t-il affirmé, en justifiant l’action du gouvernement américain en faveur de la protection de la nature et de l’environnement.

Lucien Dianzenza
Légendes et crédits photo : 
Des éléphants du parc des Virunga
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