Passé le temps de l’insouciance où on saccageait à tout crin, l’humanité se rend compte que sa survie dépend bien de la préservation de son environnement
L’information m’a fait sursauter : suivant un documentaire sur la conquête de l’Ouest américain et la vie des cowboys de l’Indiana, la caméra s’est arrêtée sur une statue en pied. Elle est d’un certain Jim White présenté comme « un héros » chez les cowboys du Kansas. Son fait d’armes particulier : tueur de bisons. A lui tout seul, à une époque où le Guinness n’existait peut-être pas, les annales lui attribuent l’exploit d’avoir abattu … 16.000 bovidés ! La caméra a d’ailleurs montré l’empilement de dizaines et de dizaines de têtes de bisons, dépassant la hauteur d’un immeuble de deux étages.
Les temps, décidément, changent. Qui, aujourd’hui, oserait se vanter d’avoir exterminé autant de bêtes, de l’avoir fait par pur « jeu », et de s’en bien porter ? Deux Italiens, un père et son fils, viennent d’être abattus au Zimbabwe : ils avaient été pris pour des braconniers. Mais ils étaient eux-mêmes de fervents défenseurs de la faune et de la flore de leur pays d’adoption. Ils ont, en quelque sorte, sacrifié leur vie à la cause qu’ils défendaient. Noble et émouvant.
John White ne s’est attiré aucune critique, aucune récrimination, sauf peut-être chez les Indiens à qui, par sa passion éhontée, il a soustrait une source non-négligeable de nourriture. Et puis, que pouvait bien « peser » la voix d’un Indien à côté de l’aura d’une légende ! John White est resté « le » héros de la gâchette facile, ayant contribué à dépeupler les troupeaux de bisons comme il était admis à son époque, pas à la nôtre.