Les records continuent à tomber en matière de chaleur et de climat depuis le début de l'année 2016, après une année 2015 inscrite dans les annales, a averti lundi l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l'ONU basée à Genève.
"Des records de chaleur, en moyenne mensuelle, sont également tombés en janvier et février 2016, en particulier aux hautes latitudes de l'hémisphère nord", a indiqué l'OMM dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée météorologique mondiale, célébrée le 23 mars.
Dans l'Arctique, "l'étendue des glaces de mer a atteint un minimum record pour ces deux mois", a ajouté l'OMM, "quant aux concentrations de gaz à effet de serre, elles ont franchi le seuil, symbolique, de 400 parties par million".
Selon David Carlson, directeur du programme mondial de recherche sur le climat, co-parrainé par l'OMM, "les températures étonnement élevées enregistrées jusqu'à présent en 2016 ont provoqué des remous au sein de la communauté des climatologues".
"Il est encore trop tôt pour dire si 2016 sera une nouvelle année record, il faut attendre le mois d'octobre" pour faire une estimation pour l'ensemble de l'année, a-t-il précisé au cours d'une conférence de presse.
De son côté, M. Petteri Taalas, le Secrétaire général de l'OMM a indiqué que "nous pouvons empêcher que se réalisent les scénarios les plus pessimistes en prenant, de toute urgence, des mesures radicales pour réduire les émissions de dioxyde de carbone".
M. Taalas a encore estimé qu'il était capital de renforcer l'adaptation aux changements climatiques, en investissant dans des systèmes d'alerte précoce des catastrophes, et des systèmes d'avis de vagues de chaleur.
L'accord conclu en décembre dernier à Paris lors de la Cop21 est "un bon accord", mais l'important est "sa mise en oeuvre", a ajouté le Secrétaire général de l'OMM.
"Nous n'avons pas encore changé notre comportement", a regretté M. Taalas, en lançant un appel à la réduction de la consommation d'énergie, pour faire baisser les émissions de CO2 dans l'atmosphère.
"Il est temps de changer notre consommation d'énergie", a-t-il déclaré.
L'OMM a aussi publié lundi sa Déclaration sur l'état du climat mondial en 2015, qui présente les renseignements détaillés sur les températures record enregistrées en 2015, le réchauffement de l'océan, l'élévation du niveau de la mer, le recul de banquise et les phénomènes météorologiques extrêmes survenus dans le monde.