Oui, les cadors ont tremblé et deux sont même tombés lors de ces quarts de finale de la Ligue des champions: le tenant du titre barcelonais et le PSG sont hors course alors que le Bayern Munich et le Real Madrid continuent leur route. Mais devront se méfier de Manchester City et surtout de l'Atletico Madrid.
Le tenant du titre au tapis
Comme en 2013-2014, l’Atletico Madrid a eu la peau du Barça, faisant la différence au match retour, dans son antre fantastique de Vicente Calderon. Mais cette fois, les Colchoneros ont éliminé le tenant du titre, grâce à un doublé d’Antoine Griezmann aux 36e (de la tête) et 88e (sur penalty). Bousculés au match aller jusqu’à l’expulsion de Fernando Torres, les hommes de Luis Enrique ont été étouffés par les hommes de Diego Simeone pendant une heure, mercredi soir.
Certes, le Barça a été privé d’un penalty légitime pour une main de Gabi à la 91e, qui lui aurait ouvert les portes des prolongations. Mais cela aurait été très heureux pour les coéquipiers d’un Lionel Messi transparent (et muet face au but depuis le 16 mars). Avec une seule victoire lors de ses cinq derniers matchs, le Barça ne marche plus droit. Et pourrait perdre la Liga, après cette élimination, puisqu’il a vu son avance sur l’Atletico passer de 10 à 3 points entre le 1er et le 9 avril.
Si le trio MSN a été défectueux mercredi soir, la panne a été générale du côté de Barcelone : mal protégée par le milieu, la défense a souffert et le trio magique n’a pas marqué ses habituels buts. Une défaillance globale à mettre en opposition à la force collective d’un Atletico Madrid réaliste et pragmatique. Car pour la première fois depuis le départ depuis deux ans, la possession de balle barcelonaise (71%) a rimé avec stérilité.
Le Bayern assure le service minimum à Lisbonne
Si le Bayern Munich a une bonne étoile, elle s’appelle Arturo Vidal. Déjà unique buteur à l’aller, le finaliste malheureux de l’édition 2015 avec la Juventus a évité aux Bavarois de trop gamberger après l’ouverture du score de Jimenez (27e) : l’international chilien remet les deux équipes dos-à-dos du pied gauche dans le but vide (38e).
Un but important pour les joueurs de Pep Guardiola, courts vainqueurs à l’aller et pas vraiment souverains défensivement sur la pelouse du Estadio Da Luz de Lisbonne. Préféré à Lewandowski en pointe, Thomas Müller doublait finalement le score à la 52e, sur une remise de la tête de Javier Martinez. Contraint de marquer quatre buts pour accéder aux prolongations et donc presque éliminé, le Benfica a trouvé les ressources pour sauver l’honneur avec le magnifique coup-franc du Brésilien Telisca (2-2, 76e). Le Bayern accède au dernier carré pour la cinquième année consécutive, mais les doutes sur ses failles défensives ne sont pas entièrement levés.
Le PSG cale encore en quart, Manchester City dans le carré d’as
Tenu en échec à l’aller au Parc des Princes (2-2), le Paris-Saint-Germain n’a pas su inverser la tendance au Etihad Stadium de Manchester City. Pire, les hommes d’un Laurent Blanc dépassé, se sont inclinés 0-1 grâce au but du Belge Kévin de Bruyne (76e). L’addition aurait pu être plus salée si Sergio Aguero n’avait pas manqué un penalty en première période. Mais malgré cela, les Citizens, pourtant privés de leur capitaine Vincent Kompany, n’ont jamais tremblé, en dehors de deux coup-francs cadrés d’Ibrahimovic.
Privé de plusieurs joueurs (Verratti, Luiz, Matuidi), Laurent Blanc alignait un inédit et inopportun (une défense à trois face à un seul attaquant de pointe!!!!). Résultat, les Parisiens ont joué totalement à l’envers jusqu’à la sortie de Motta (44e). Mais le retour au 4-3-3 initial du PSG, élaboré depuis 3 ans autour du trio Matuidi-Motta-Verratti, ne changera pas la donne. Paris se fracasse sur la digue des quarts de finale pour la quatrième année consécutive. Sonnant probablement le glas d’une génération Ibrahimovic-Motta-Maxwell qui méritait mieux. Mais un club peut-il avoir de grandes ambitions avec un « petit » entraîneur ?
Si le PSG souhaite un nouveau guide pour passer le cap des quarts, pourquoi ne pas regarder du côté de City et de Manuel Pellegrini? Le technicien chilien sera remplacé par Pep Guardiala l’an prochain. Mais avant de partir, il offre aux Citizens une première participation aux demi-finales de la C1. Dix ans après avoir mené Villarreal au même stade. La classe, non ?
Cristiano Ronaldo mène la « remontada » du Real Madrid
Seule « cador » à jouer le match retour à domicile, le Real Madrid a pleinement profité de cet avantage. Et a pu compter sur le probable futur Ballon d'or 2016, Cristiano Ronaldo, auteur d’un triplé face à Wolfsburg. Vainqueurs à l’aller (2-0), les Loups étaient à la fois proche et loin de l’exploit d’une première participation en demi-finale, après un premier quart de finale de leur histoire.
Mais la pression d’un stade Santiago Bernabeu incandescent a été trop forte pour les Allemands, qui encaissent trop vite le premier but (15e) et le second (17e). Grâce à son international portugais, l’équipe de Zinedine Zidane a déjà refait son retard. Pourtant, les Loups ne rendent pas les armes et Navas puis Marcelo sauvent les meubles face à Luiz Gustavo (34e) et Bruno Henrique (37e).
Sauvé par son poteau, qui repousse la tête de Ramos (66e), Wolfsburg craque sur un coup-franc de l’inévitable Cristiano Ronaldo, meilleur buteur du tournoi avec 16 buts. Revenu dans la course à la Liga (3e avec 4 points de retard sur le Barça) et qualifié en demi-finale, le Real de Zidane est en pleine bourre et peut déjà rêver à un scénario similaire à l'édition 2014 : une victoire en finale face au rival de l’Atletico Madrid….