Le Bassin du Congo vient de perdre un primat environnemental au profit d’un lac du Venezuela : mais il n’y a certainement pas de quoi en pleurer.
C’est l’agence spatiale américaine, la célèbre Nasa, qui l’affirme : le Bassin du Congo n’est plus le lieu de la terre où il tombe le plus de… foudres ! Ce sont désormais les abords du lac Maracaibo, au Venezuela, qui concentreraient le plus « la colère des dieux », comme dit la croyance populaire : 233 foudres au kilomètre carré ! Autant dire qu’en temps de pluie, il ne fait pas bon chercher refuge dans une quelconque portion de terre de cette partie d’Amérique centrale.
Sérieux ? Oui. Les scientifiques américains assurent avoir mené une étude spéciale depuis l’espace, la Tropical Rainfall Measurement. À l’aide d’un enregistreur, le Lis (pour Lightning imaging sensor) embarqué à bord d’un satellite, ils ont conduit 16 relevés. Le résultat est qu’il n’y a pas match : le Bassin du Congo n’est plus la partie du globe où, comme disent parfois les enfants, « Dieu prend ses photos au flash ». Les foudres n’ont pas disparu ; elles se sont déportées plus massivement vers l’Amérique latine.
Alors, dira-t-on, en quoi cela peut-il faire avancer la cause de la sécurité de l’homme sur terre ? Phénomène naturel qui peut déclencher une charge électrique allant jusqu’à 20 millions de volts à la seconde, la foudre se produit lorsque l’électricité statique s’accumule dans les nuages de pluie, Pour s’en prémunir, l’homme a inventé le paratonnerre (Benjamin Franklin, en 1752) et le parafoudre. Posé sur la partie la plus élevée d’un bâtiment, il attire la charge électrique et la dirige vers le sol. Danger écarté.
Mais dans les parties non habitées, la foudre frappe tout ce qui dépasse : arbres, collines ou montagne. C’est pourquoi il est recommandé de ne pas s’abriter de la pluie sous l’arbre le plus élevé d’une forêt ou d’une savane. L’étude conduite par les Américains aidera, assure-t-on aussi, à prévenir des phénomènes climatiques comme les orages et à comprendre là où la foudre tombera en particulier et pourquoi.
C’est l’Afrique qui concentrait la majorité des foudres au monde. Elles tombaient de jour ou de nuit, à la suite de temps de grosses chaleurs. Les chercheurs américains ont permis de faire la lumière (bien obligés !) sur deux particularités des foudres: elles ne tombent que rarement sur la mer mais frappent la terre ferme; elles ont tendance à tomber plus souvent l’après-midi plutôt que le matin ou pendant la nuit.