Joss Diena : « Papa Wemba, mon idole »

Vendredi, Mai 6, 2016 - 12:45

Assis à quelques mètres de la chapelle ardente la veille des obsèques, le musicien qui fait partie de la génération actuelle des jeunes leaders d’orchestre a une grande estime pour le Foridole. Aux Dépêches de Brazzaville il a confié combien il jugeait important le personnage avec qui il regrette de n’avoir pas tissé des liens.

Les Dépêches de Brazzaville : Malgré qu’il était de l’ancienne génération Papa Wemba restait une référence de la musique du congolaise. Que représente-t-il à vos yeux  ?

Joss Diena : C’est déjà mon idole. Je le confirme, c’est un Foridole, formateur des idoles. Il avait pas mal de sobriquets qui étaient significatifs. Ils ne les portaient pas au hasard. Fula ngenge, je confirme que c’était véritablement un fula ngenge. Quand Papa Wemba disait un mot, il avait son effet. Je le compare à un sportif, s’il en était un, il serait un professionnel et je le placerais au niveau des dirigeants de l’UEFA ou de la Fifa. Ainsi, la Fifa aurait dit Joss Diena est un ballon d’or que personne n’oserait le contester. J’ai eu la chance de l’entendre affirmer dans Station One que j’étais un grand chanteur. Il l’a confirmé après m’avoir entendu chanter sur le plateau de l’émission de Jo K Kabengele. Je ne peux pas l’oublier.

L.D.B : Entreteniez-vous des relations personnelles avec Papa Wemba  ?

J. D : Non, nous n’avions pas de relations personnelles. Nous nous sommes rencontrés à Paris. J’aurais voulu la tisser sur le plan musical à travers un feat. Je pensais à l’honorer de la sorte. Je pensais avoir le temps. On ne s’attendait pas que la mort viendrait le surprendre si vite. Je rends grâce à Dieu pour cela. Je nourrissais le rêve de chanter avec lui mais malheureusement le sort nous a surpris. On ne le fera plus mais on ne sait jamais peut-être qu’avec la technologie actuelle des choses peuvent se faire. Il ne faut rien écarter comme possibilité. Avec la technologie, ça pourrait être possible.

L.D.B : Pour vous à quoi serait comparée la mort de Papa Wemba, la chute d’un baobab comme l’ont affirmé certains de vos homologues  ?

J. D : Je ne sais pas. Mais j’estime que papa Wemba, c’est plus qu’un baobab. C’est difficile de parler de lui à l’imparfait, mais on le doit, il avait une intelligence incomparable. Il n’était pas guitariste mais il essayait d’élargir son monde artistique. C’est le cas avec les arts plastiques quand il a essayé de créer ses tableaux. Il a tourné dans des films, il est artiste humanitaire. Moi je crois que ça va au-delà de la dimension d’un baobab et je ne sais pas à quoi il conviendrait de le comparer, quel mot traduirait cette réalité. Mais, réflexion faite, je crois immortel suffirait. Parce qu’il demeurer de génération en générations. Les futures, celles qui viendront après nous entendront parler de son nom.

Nioni Masela
Légendes et crédits photo : 
Nioni Masela Photo : Joss Diena assis à quelques mètres de la chapelle ardente
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