Sape : Kadhitoza dit bravo l’artiste !

Vendredi, Mai 6, 2016 - 13:15

Le styliste-sapeur, créateur de la marque congolaise Kaditoza a salué l’honneur que Kolo histoire lui a fait en lui demandant de l’habiller lui et son orchestre alors qu’il n’était encore qu’un simple couturier.

 

D’entrée de jeu, lorsque Les Dépêches de Brazzaville l’ont approché après le départ du cortège funèbre de la Cathédrale Notre dame du Congo pour le cimetière, Kadhitoza Bwapwa a annoncé la couleur. « Je souligne que je ne suis pas seulement sapeur. Je suis à la base styliste. Je suis styliste-sapeur, créateur de la marque congolaise Kaditoza. Je m’inscris dans la vision du chef de l’État et du ministre Germain Kambinga qui nous recommandent de consommer congolais », a-t-il souligné.

Bien introduit dans le milieu de la sape avec notamment le grand concours du pape de la sape, il nous a raconté que sa rencontre avec Papa Wemba « s’est faite comme par aventure ». Et de poursuivre : « Je pensais commencer par approcher JB Mpiana et Werra, qui sont ses cadets, avant de le voir ensuite . Mais Dieu m’a fait la grâce d’être remarqué par lui lors d’un concert. Il m’a pointé du doigt et fait monter sur le podium où j’ai offert un spectacle. Ce qu’il y a d’étonnant c’est que face à toute l’assistance, lorsque Papa Wemba s’est rendu compte que j’étais un styliste du Congo, il a demandé à ce que je l’habille de la même manière que je l’étais. Cela m’avait énormément surpris. J’en ai eu la chair de poule. Et, il est arrivé carrément que Papa Wemba me sollicite pour l’habiller ainsi que tout l’orchestre Viva la Musica pour le clip de la chanson Shaana en 2011. Je ne savais pas qu’il aimait son pays à ce point. Je ne pensais pas qu’un « Grand prêtre » comme lui, habitué à consommer des produits occidentaux, un homme qui a sillonné le monde souhaiterait que moi je l’habille ».

Et de renchérir avec émotion que plus surprenant encore, après l’expérience Shaana, « Papa Wemba s’est mis à faire des commandes expresses ». De s’exclamer alors : « Dire que j’étais un simple couturier ! Grâce aux marchés qu’il m’avait donnés, il m’a permis de m’offrir ma première machine industrielle. Et, alors qu’ils étaient les précurseurs du mouvement de la sape, lui et ses pairs, il a fait en sorte que moi aussi je voyage. C’est donc par le biais de la sape que j’ai été en Europe. J’y ai présenté un spectacle, j’ai exposé, j’ai été payé conséquemment, cela m’a fait un grand bien ».

Kadhitoza s’est réjoui que cela ne se soit pas arrêté là. « J’ai depuis lors souvent pris l’avion. Ce, grâce au fait que Papa Wemba et les siens avaient initié la sape. Des portes s’ouvrent à moi. Je prends l’avion sans problème pour des raisons qui ne sont pas toujours en rapport avec la sape. Bravo à l’artiste Papa Wemba ! Qu’il vive à jamais ! ». Son nom, soutient-il, demeure gravé dans le cœur de ses enfants et de ses disciples. Et, quitte à manifester son indéfectible attachement à la mémoire de son idole, il s’est promis d’honorer à chaque fois la date du 24 avril. « Je fournirais l’effort de me trouver au pays à la date anniversaire de sa mort afin de ne pas y manquer. Quelque soit le coin du globe où je me trouverais, je ferais de mon mieux pour rentrer au pays pour célébrer ce jour. Je vais en Suisse en juin. J’y vais pour trois mois. S’il arrivait que le quarantième jour après son décès tombe pendant la période de mon séjour, je reviendrai juste pour cela. Vraiment bravo l’artiste ! », a-t-il réaffirmé.

Nioni Masela
Légendes et crédits photo : 
Photo : Kadhitoza à la Cathédrale Notre dame du Congo après le départ du cortège funèbre pour le cimetière
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