Une délégation VIP est en visite, du 19 au 21 mai, au Parc national de la Salonga pour palper du doigt les réalités de cette aire protégée et aussi raffermir la conviction des différents partenaires dans les actions à mener.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) se sont engagés dans une gestion conjointe du Parc national de la Salonga (PNS). Cet accord formalisé en août 2015 vise, souligne-t-on, à préserver la biodiversité et les services écologiques fournis par cette aire protégée à travers l’amélioration de sa gestion et l’établissement d’un partenariat public-privé. Il est soutenu par le gouvernement congolais et ses partenaires techniques et financiers y compris l’Usaid, l’Union européenne et le KFW.
Mais déjà, depuis 2005, le WWF, en collaboration avec l’ICCN et ses partenaires, apportait son appui au PNS et sa périphérie (le paysage entourant le parc). Par ailleurs, en dépit de tous ces efforts, les deux institutions ont reconnu que les valeurs du parc étaient toujours menacées. Ce qui les a conduites à relever la nécessité d’un programme plus ambitieux. C’est dans le cadre de ce programme dont le soubassement est la gestion conjointe de ce parc qu’une délégation VIP, constituée de représentants du ministère de l’Environnement, Conservation de la nature et Développement durable ; ceux de l’ICCN ; du WWF et des ambassades de principaux bailleurs de fonds du parc, y effectue une visite du 19 au 21 mai 2016. Cette descente sur le terrain permettra notamment aux différentes personnalités qui composent cette délégation de palper du doigt les réalités de cette aire protégée, en vue de faciliter le développement des stratégies visant à sauver ce bien inscrit au patrimoine mondial en péril depuis 1999.
Parmi les ouvertures données par l’accord WWF-ICCN, il y a l’engagement des partenaires (parmi eux, l’Union européenne, l’Usaid et la KFW) de financer ce parc, avec comme conséquence directe, l’augmentation de son budget annuel à environ 7 millions de dollars américains à partir de 2017, qui va faciliter la meilleure gestion de ce parc, le recrutement et la formation du personnel, etc.
Une biodiversité à valeur très élevée
À cause de sa grande diversité et de ses forêts relativement intactes, le PNS présente un fonctionnement non altéré de ses écosystèmes forestiers et de son régime hydrique. Les services environnementaux fournis par ces écosystèmes aux communautés vivant autour ainsi qu’au bassin du Congo sont donc considérables, surtout en termes de stockage du carbone, de régulation du climat, les eaux douces et de production de protéines. On trouve, en effet, dans ce parc, 51 espèces de mammifères, 129 espèces de poissons et 223 espèces d’oiseaux dont certaines sont en danger. Il s’agit d’une manière particulière de l’éléphant de forêt et du bonobo. Le PNS abrite également l’une des communautés de primates les plus diverses en Afrique, alors que les oiseaux ne sont pas bien connus, le Paon congolais endémique peut être considéré comme « une attraction importante pour les amoureux des oiseaux ».
Mais, le braconnage intensif constitue une menace pour certaines espèces comme les singes, les ongulés et les éléphants. Le braconnage des éléphants pour l’ivoire, souligne-t-on, est devenu, au cours des dernières années, un fléau qui décime la population de cette espèce en danger. Aussi le Parc national de la Salonga, 33,350 Km² de superficie, est-il guetté par le besoin de transformation de la forêt en cultures agricoles et l’exploitation du bois, dû aux besoins accrus des centres urbains. Alors que les capacités insuffisantes de gestion, la corruption et le manque d’infrastructures rendent la tâche extrêmement difficile aux gestionnaires de ce parc et leurs partenaires.
Dans leurs engagements, les partenaires qui se sont penchés sur le Parc national de la Salonga, le plus grand parc national forestier en Afrique et deuxième parc de forêt tropicale au monde, visent notamment à sortir cette aire protégée de la liste du patrimoine mondial en péril, que Salonga demeure le plus grand bloc forestier intact en Afrique, avec une faune florissante, la mise en place des systèmes innovants de gouvernance et de gestion des aires protégées qui assurent un engagement total des communautés locales et du gouvernement ainsi que des mécanismes de financement innovants qui assurent la durabilité en long terme.