Afrique de l’Ouest : vers une collecte des armes en échange contre d’avantages sociaux et de développement

Un projet européen visant à désarmer les civils de leurs armes légères en échange contre d' avantages sociaux et de développement  en Afrique de l’ouest vient d’être lancé.

Le projet s’inscrit dans le cadre d’un échange « armes contre développement ». Il est assuré par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao)  et vise à une lutte efficace contre la prolifération des armes légères, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de cette région en pleine intégration. C’est un programme qui prendra fin en 2017.

Sept pays, le Mali, le Libéria, la Guinée, le Niger, la Sierre Leone, la Côte d’Ivoire et le Nigeria bénéficie du programme qui appelle les populations à rendre leurs armes en échange de projets communautaires. Adetokumbo Akunyili, enseignant en étude de la paix et des conflits à l’institut des études africains de l’université d’Ibadan au Nigeria indique « qu’il y a tellement de trafics transfrontaliers dans les Etats de la Cédéao, qu’il est difficile pour un pays de combattre seul la prolifération des armes ».

Docteur Cyriaque Agnekethom est convaincu   que ces  « efforts combinés sont essentiels à une époque où le flux des armes est compliqué par l’augmentation de la piraterie et du crime urbain dans la région ».

Les armes, gagne-pain de certains

Pour Adetokunbo Akunyili ajoute « désarmer les civils ne suffit pas. Il faut leur donner quelque chose de précieux pour qu’ils abandonnent leurs armes. N’oublions pas que les armes sont le gagne-pain de certains d’entre eux, ils ne les rendront pas simplement parce qu’on le leur demande. Il faut donc mettre en place une structure bien pensée ».

Selon une étude d’International Alert, 7 millions d’armes légères seraient en circulation en Afrique de l’Ouest, dont 77000 détenues par de grands groupes d’insurgés alimentant les conflits dans 8 pays, notamment en Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Leone et Togo. 

Au-delà des guerres civiles, la présence des armes légères augmente la criminalité l’émergence de groupes terroristes comme Boko Haram et ralentit le commerce. Leurs ventes sont souvent facilitées par la corruption, la porosité des frontières. Leur achat remplace parfois la houe ou la machette, pour se procurer des moyens de survie dans des Etats où les populations restent pauvres et sans espoir de développement.

Le projet européen ambitionne la récupération de ces armes illégales en circulation d’ici à la fin de la fin du programme, en 2017. 

Noël Ndong
26/05/2016 - 14:07
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