Parution : "Ça pète les plombs" de Russel Morley Moussala

Vendredi, Juin 24, 2016 - 11:30

Natif de Brazzaville, Russel Morley Moussala est historien, et journaliste de presse écrite et web, formé au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), à Paris. Auteur de plusieurs ouvrages dont Le français dans tous ses états, préface de Gabrièl Mwènè Okoundji, Edilivre 2013. Il vient de publier son tout dernier intitulé ça pète les plombs. Il nous en parle dans cet entretien.

Les Dépêches de Brazzaville : Russel Morley Moussala, de quoi parle votre nouvel ouvrage?

Russel Morley Moussala : Ça pète les plombs, publié aux éditions Cana, il y a deux semaines, relate les folies d'une guerre civile, différemment interprétées par trois voix. D'abord le protagoniste qui vit la guerre directement dans sa chair, ensuite par deux stations de radio, l'une locale qui tente de relater ses massacres dans un contexte tendu où elle n'est pas à l'abri des violences, et la radio internationale, qui délivre une information désincarnée quand elle le peut sinon consacre son actualité à des faits divers qu'à des massacres. On peut tenter un rapprochement entre les massacres en cours de Beni en République démocratique du Congo et une certaine indifférence de certains médias occidentaux. C'est ahurissant dans un contexte de village planétaire dont on nous rabat les oreilles, l'instant d'après.

LDB :Pensez-vous que les lettres sont le meilleur moyen de se faire entendre ?

RMM : "La guerre n'est une réalité que pour ceux qui sont embourbés dans ses entrailles ensanglantées, répugnantes et sales. Pour les autres, c'est la page d'un livre, une image sur un écran, rien de plus," écrivait Ryszard Kapuscinski. Vous savez, pour emprunter à la bible, le champ est vaste, mais il manque de travailleurs. C'est dire qu'il y a tellement de sujets dont nous devons être nombreux à couvrir chacun selon sa passion. Pour ma part, j'ai choisi la plume.

LDB : Concrètement qu'attendez-vous de vos lecteurs?

RMM : Qu'ils embarquent avec moi dans mon univers d'où le mot paix n'est pas synonyme d'absence des crépitements d’armes, mais c'est un tout: l'accès à l'éducation, l'accès aux soins, une bonne gouvernance économique et politique, etc.

LDB :Pensez-vous comme Jack Lang, ancien ministre français de l'Éducation nationale, que « la culture est une arme contre l’ignorance, la désespérance, le terrorisme, et le fanatisme» ?

RMM : J'adhère fondamentalement à cette pensée de Jack Lang, par ailleurs fondateur de la musique célébrée le 21 juin de tous les ans. Vous savez, nos politiques ont largement échoué dans leurs missions. Aujourd'hui, seuls les écrivains, les artistes et les intellectuels lèvent le front de notre pays

LDB :Qu’écrivez- vous actuellement?

RMM : Actuellement, je suis accueilli en résidence à la Maison des Auteurs des Francophonies en Limousin pour achever un texte intitulé Version inédite. Ce texte dissèque la conscience d'un seigneur de guerre hantée par un fantôme. Vous en saurez davantage d’ici peu.

Propos recueillis par Aubin BANZOUZI
Légendes et crédits photo : 
Russel Moussala + Couverture du livre
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