La représentation du théâtre Négropolicongo des 3 francs « Le patriote » de Banquoura Kanfori a ravivé, le 16 juillet à l’Institut français du Congo (IFC), les souvenirs d’une Afrique militante.
Mise en scène par Alphonse Mafoua, directeur de théâtre Négropolicongo, cette représentation théâtrale raconte l’histoire d’un homme et de sa lutte. Sur scène : un brassage de générations de comédiens talentueux issus des troupes de théâtre de la fédération congolaise des artistes de Scène et du Cartel des Hommes de Théâtre congolais.
Cette pièce relate l’histoire d’un peuple, qui a pris conscience face à la domination portugaise. Tout a commencé en 1959, dans le port de Bissau, en Guinée portugaise. Le peuple trouve qu’il ne reste qu’une solution. Une guerre juste. Il a de ce fait décidé d’engager une lutte armée afin de recouvrer sa liberté, sa dignité, pour devenir enfin maître de sa destinée. Ndoussé, simple paysan alors jusqu’à présent fixé à sa terre, incarne cette lutte. Avec détermination, le peuple fourbit ses armes, la lutte armée est déclenchée… Brûlant de patriotisme, il a, par son combat, mis fin au colonialisme, à l’oppression et à la résistance. Ainsi, dans la voix libre et démocratique, ce peuple conseille chaque génération à découvrir sa tâche et à l’accomplir.
« Si je lutte, c’est pour servir mon peuple avec loyauté et désintéressement », lâche un comédien. « Je n’ai que ma foi pour arme », brandit un autre. « La conscience de mon peuple pour outil », pouvait-on entendre. « Et pour ennemi, celui de ma patrie », clame un comédien. Puis s’enchaine : « Si de peur pour mes jours prochains, je me réduisais au silence, et refusant la lutte, refusant de défricher les sentiers, noyant la conscience dans la lâcheté de crainte qu’on porte atteinte à nos jours, des milliers et des milliers de personnes habitant ma conscience se révolteraient ».
Le metteur en scène a voulu mettre en lumière le fruit de l’effort collectif. « La lutte continue. La colonisation est encore présente. Aujourd’hui, nous n’allons pas demander aux gens de prendre des armes pour combattre le colonialisme, mais nous devons forger nos esprits pour mettre en place d’autres schémas intellectuels pour nous permettre de nous libérer et de créer dans nos pays un climat de paix… », a fait savoir Alphonse Mafoua.
Cette pièce a été jouée à l’occasion de la célébration en différée de la 54e Journée mondiale du théâtre, célébrée sur le thème : « le théâtre partout pour la paix, dans le monde ».