Depuis 2006, en effet, l’Etat congolais s’est engagé à doter tous les chefs-lieux des départements des infrastructures sportives de qualité. Le but étant d’offrir à la jeunesse congolaise des espaces d’expression de ses talents sportifs. « Les infrastructures sportives constituent un pilier important dans la construction de la performance sportive », expliquait Léon Alfred Opimbat, ministre des Sports et de l’éducation physique lors de la visite du chantier du stade de Madingou.
Avec deux plus grandes enceintes à Brazzaville (Kintélé et Alphonse-Massamba-Débat) et le complexe sportif de Pointe-Noire, le Congo dispose actuellement de 11 stades aux normes olympiques. Et la Fédération congolaise de football (Fécofoot) a du pain sur la planche pour en assurer la mise en valeur.
Du souci pour Ouesso et Ewo
Selon le constat, tous les stades ne retiennent pas la même attention pendant les rencontres organisées par la Fécofoot. Le championnat national se dispute avec vingt équipes : l’AC Léopards; l’AS Cheminots, l’AS Kimbonguela; l’Association sportive Ponténégrine; Cara; Diables noirs; Etoile du Congo; FC Kondzo; la Jeunesse sportive de Poto-Poto; la Jeunesse sportive de Talangaï; les Jeunes Fauves; Interclub; La Mancha; Munisport; Nico-Nicoyé; Patronage Sainte-Anne; Pigeon vert; Saint-Michel de Ouenzé; Tongo football club; V Club Mokanda. Malheureusement dans cette compétition , seuls les stades Alphonse-Massamba-Débat à Brazzaville, Complexe sportif de Pointe-Noire, Denis Sassou-N’Guesso à Dolisie et celui de Kinkala sont retenus.
Les stades du nord du pays ne figurent pas sur la liste parce qu’ aucune équipe de cette partie du pays ne dispute cette saison le championnat Ligue 1. Visiblement, le processus de leur intégration au championnat d’élite pourrait être long, puisque la Fédération congolaise de football privilégie la performance.
Les infrastructures sportives appellent à la performance
L’ AS Kimbonguela de Kinkala, par exemple, a dû batailler dure en Ligue 2 pour accéder à l’élite. Cette saison, elle dispute ses matches de Ligue 1 au stade de Kinkala. Les Jeunes Fauves ont fait les mêmes efforts pour accompagner l’AC Léopards dans sa mission de la mise en valeur du stade Denis-Sassou-N’Guesso de Dolisie. Si la Ligue 1 n’a pas réussi à utiliser tous les stades du pays, le championnat national Ligue 2 qui assure le plan B, ne comble que partiellement cette insuffisance avec l’utilisation des complexes sportifs de Djambala, Owando et Sibiti.
Cette saison, Cara de Djambala reçoit ses adversaires de Brazzaville et d’Owando dans le stade construit dans le chef- lieu du département des Plateaux. L’AS Otoho dispute, elle –aussi, ses rencontres de la même compétition au stade Marien-Ngouabi d’Owando. Dans la zone B, l’AJSC évolue au stade de Sibiti. L’on regrette cependant que, le stade de Ouesso, le troisième plus grand du pays après Kintélé et Massamba-Débat n’a pas été inscrit dans le championnat national Ligue 2. Le stade d’Ewo non plus, alors que les équipes de cette ligue, luttent pour une montée en division d’élite.
Les Ligues départementales appelées à jouer leur rôle
De passage à Madingou, le ministre des Sports et de l’éducation physique a insisté sur le rôle des ligues départementales afin que les stades construits par le gouvernement ne restent pas des simples monuments. « L’Etat met à votre disposition des installations, c’est à vous de les animer. Le ministère n’a pas d’athlètes. Ceux-ci nous les puisons dans les fédérations. Il faut que les ligues de toutes les disciplines puissent être dynamiques pour faire fonctionner ces stades», a recommandé Léon Alfred Opimbat.
La Ligue départementale de la Sangha a donné un bel exemple pendant l’organisation de son championnat départemental. Les deux premiers matches qu’elle a organisés à Ouesso ont respectivement rapporté 800.000 francs et 1,5 million de francs cfa. Ce championnat départemental a pour but de désigner le représentant de la Sangha pour le prochain championnat national Ligue 2. D’autres ligues devront aussi profiter des installations qui leur sont offertes, afin d’’élever le niveau technique de leurs championnats tout en suscitant la création des jeunes formations.
Le président de la Fécofoot a proposé d’affecter chaque club de Ligue1 dans un département. « Pourquoi pas affecter nos équipes de première division dans chaque département. Aujourd’hui, on peut affecter Cara à Djambala par exemple. Etoile du Congo à Ewo ou Owando. Ce sera leur siège et leur stade. C’est une petite façon de voir comment on peut utiliser ces stades en faisant plusieurs matches », a estimé Jean Michel Mbono.
La Fécofoot préoccupée par le processus des homologations
Ces stades ne doivent pas seulement être exploités pendant les compétitions nationales. Selon les règlements de la FIFA et de la CAF, les matches internationaux ne peuvent se jouer que dans les stades qui ont reçu un avis favorable de leurs experts. A ce jour, seuls, les stades de Brazzaville, de Pointe-Noire, de Dolisie, de Kinkala et d' Owando ont abrité les rencontres internationales. « Au sortir de Madingou, nous sommes obligés de faire le tour des autres stades non homologués. D’ici là, tous les 11 stades du Congo seront homologués », a déclaré Jean Michel Mbono à Madingou. Mais en construisant ces installations sportives, les Grands travaux ont oublié un détail qui peut enfreindre ce processus : le manque des hôtels de 3 ou 5 étoiles pour l’hébergement des officiels de la CAF ou de la FIFA.
les stades du Congo et leurs capacités
Le stade Alphonse- Massamba-Débat : 17000 places (pelouse synthétique) + stade annexe;
Le stade de l’Unité à Kintélé 60.050 places (pelouse en gazon naturel)+ palais des sports, complexe nautique et des terrains annexes;
Le stade de Ouesso :16000 places (pelouse synthétique) + stade annexe;
Le stade Marien- Ngouabi à Owando : 13037 places (pelouse en gazon naturel)+ stade annexe;
Complexe sportif de Pointe-Noire : plus de 11000 places (pelouse synthétique);
Le stade de Djambala :7000 places (pelouse en gazon naturel)+ stade annexe;
Le stade de Madingou : 7000 places (pelouse synthétique) + stade annexe non achevé;
Le Stade de Sibiti : 7000 places (pelouse en gazon naturel)+ stade annexe;
Le stade de Kinkala : 7000 places (pelouse en gazon naturel)+ stade annexe;
Le stade Denis- Sassou- N’Guesso : plus de 7000 places actuellement (pelouse en gazon naturel);
Le stade d’Ewo :3800 places (pelouse en gazon naturel)+ stade annexe.
Après les 11 stades déjà existants, d’autres infrastructures sportives verront le jour. Nkayi et Mouyondzi étant déjà inscrits dans le programme, la Likouala et le Kouilou vont les imiter, les années à venir.