Avec 4 médailles d’or et autant d’argent, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le Kenya est 18e au classement de ces Jeux olympiques 2016, ce qui est en fait la meilleure nation africaine. Bilan d'une belle moisson.
Honneur aux femmes avec le titre de Jemima Jelagat Sumgong sur le marathon. La fondeuse de 31 ans avait annoncé la couleur en remportant le marathon de Londres cette année (en 2h22m58s). Sacrée en 2h24m04s, elle offre son premier titre olympique au marathon féminin kenyan après les médailles d’argent de 2004, 2008 et 2012. Notons la deuxième place d’Eunice Jepkirui Kirwa, née kenyane et naturalisée bahreïnie en 2013.
Que dire de la performance de la jeune Faith Kipyegon ? A 22 ans, elle devance la grande favorite, l’Ethiopienne Genzebe Dibaba, en 4 min 08 s 92 contre 4m10s27 pour la détentrice du record mondial. Une belle façon d’entrer dans la cour des grands pour la vice-championne du monde 2015. À Pékin, Kipyegon avait été devancé par Dibaba. Une belle revanche pour celle qui fut sacrée championne du monde de la distance chez les cadets et les juniors.
Dans le rayon des satisfactions, on pense en premier lieu à David Rudisha, qui conserve sa couronne sur le 800 m. Le double champion du monde et d’Afrique bisse donc sur le mont de l’Olympe et, à 27 ans, il peut désormais viser le triplé à Tokyo en 2020.
Belle prestation également de Conselus Kipruto qui inscrit son nom au palmarès du 3000 steeple en 8m 03 s 28. Champion du monde cadet puis junior, le jeune homme de 22 ans, vice-champion du monde sénior en 2015, prend ainsi la succession de ses glorieux compatriotes (Ezekiel Kemboi en 2004 et 2012, Birmin Kipruto en 2008, Reuben Kosgei en 2000, Jospeh Keter en 1996, Matthew Biri en 1992, Julius Korir en 1984 et 1988, Kipchoge Keino en 1972 et Amos Biwott en 1968). Tout en établissant le nouveau record olympique de la distance.
Chez les hommes toujours, Paul Tanui remporte l’argent sur le 10 000 mètres. Le natif de Nakuru, champion du monde de cross, a subi la loi du champion olympique en titre, le Britannique Mo Farah (né à Mogadiscio), comme aux Mondiaux de 2013 et 2015. Le Kenyan de 25 ans termine en 27 m 05 s 64, contre 27 m 05 s 17 pour le triple champion olympique (en 2012 et 2016 sur le 10 000 et en 2012 sur le 5000 avant la finale de dimanche).
Champion d’Afrique en titre du 400 mètres haies, Boniface Mucheru Tumiti a fait honneur à son rang en montant sur la deuxième marche du podium. Etablissant un nouveau record national, il n’est devancé que de 5 centièmes par l’Américain Kerron Clement.
Troisième du 10 000 m à Londres, Vivian Cheruiyot a fait mieux à Rio avec une deuxième place chèrement acquise entre les Ethiopiennes Ayana et Dibaba. Egalement engagée sur le 5000 m, dont est vice-championne en titre, Cheruiyot rêve de quitter la scène olympique, à 32 ans, avec le seul métal qui lui manque encore.
A 24 ans, Hyvin Kiyeng Jepkemoi aura, elle, l’occasion de briller à Tokyo en 2020. En attendant, la championne du monde 2015 du 3000 mètres steeple n’a pas à rougir de sa médaille d’argent. En 9 minutes 07 secondes et 12 centièmes, elle suit de près la Bahreïnie (d’origine kenyane) Ruht Jebet. Troisième meilleure performeuse de tous les temps, Jepkemoi à l’avenir devant elle.
Si le bilan kenyan est globalement bon, une grosse déception ternit toutefois le tableau des médailles : Ezekiel Kemboi. En quête d’un troisième titre olympique historique sur le 3000 steeple, le quadruple champion d’Afrique s’est classé en 3e position avant d’être disqualifié après la réclamation (justifiée) du Français Mekhessi-Benabbad. Pour effacer cette contre-performance, Kemboi a d’ores et déjà annoncé qu’il visait le titre mondial en 2017.
A l’heure d’écrire ces lignes, le bilan kenyan est donc de 8 médailles (4 d’or et autant d’argent), contre 13 à Londres (2 en or, 4 en argent et 5 en bronze) et 14 à Pékin (5 en or, 5 en argent et 4 en bronze). Mais, à deux jours de la fin des JO, il reste plusieurs chances de médailles avec Julius Yego au javelot, Asbel Kiprop sur le 1500 m, Margaret Wambui sur le 800 m, Hellen Obiri, Mercy Chenoro et Vivian Cheruyot sur le 5 000 m et le marathon masculin).