Ces jeunes gestionnaires desdites cabines quand ils sont interviewés affirment que ce métier qui prend de l’ampleur participe bel et bien à leur insertion économique et lancent un appel à l’Etat, précisément au département en charge des questions de téléphonie de veiller sur la réglementation de ce métier.
Et lorsqu’on leur pose la question de savoir, comment les jeunes scolarisés abondent de plus en plus ce métier pendant la période des congés scolaires ? Nombreux avouent que c’est parce que les cabines leur permettent d’appuyer leurs parents dans la préparation de leur rentrée scolaire et/ou académique. Car selon eux, ce métier n’est pas seulement pratiqué par des jeunes qui sont en vacances scolaires mais aussi par de nombreux jeunes qui veulent s’insérer économiquement.
Ces cabines téléphoniques bien qu’archaïques, puisque le métier n’étant pas réglementé, évite aux jeunes l’oisiveté et la paresse et les sort pour certains de cet état de dépendance économique. Pour des jeunes scolarisés, un métier est un vrai soulagement, car ils le prennent comme un chantier vacance leur permettant de faire quelques sous pour s’acheter des fournitures scolaires. Cependant par ce métier certains jeunes désœuvrés se sont bien insérés économiquement et socialement : « J’ai pu verser la dot à ma belle famille grâce à ma cabine téléphonique. Cette cabine que je gère pendant près de six ans, m’a permis d’ouvrir un compte dans une banque de la place et d’épargner petit à petit. En plus de la dot que j’ai réalisée, je suis père d’un enfant et c’est avec cet argent que je subviens aux besoins de ma petite famille », a déclaré un jeune gestionnaire d’une cabine au centre ville qui a requis l’anonymat.
Quant à la population, elle souhaite que les sociétés de téléphonie mobile encouragent et soutiennent ces jeunes et le département en charge de ces questions puisse être regardant, car ces jeunes qui ouvrent des cabines téléphoniques participent énormément à la promotion de ces sociétés. Ils sont pour certains leurs points de vente pour écouler des cartes rechargeables et des SIM-PUCE pour certains.
Mahamat Achinef, un jeune d’une nationalité étrangère, interrogé sur la gestion d’une cabine, sur les rapports avec les sociétés de téléphonie mobile et le rôle réel joué par une cabine téléphonique pour ces jeunes-gestionnaires, déclare : « La gestion d’une cabine exige quelques critères simples comme l’intelligence, l’accueil des clients et la patience. Et concernant des rapports entre nous et les sociétés de téléphonie mobile, ils s’effectuent le plus souvent par l’intermédiaire d’un fournisseur qui est un agent agréé qui fournit les cartes aux différentes cabines. Et selon l’orateur, ce métier c’est un réel business qui nécessite un réel encadrement et une valorisation puisqu’il permet aux jeunes de relier les deux bouts du mois et de sortir de cette espèce de dépendance financière vis-à-vis d’autrui ».
Et lorsqu’on aborde avec les jeunes-gestionnaires de ces cabines la question des recettes journalières, certains ne passent pas par le dos de la cuillère, ils déclarent : « Avant la chute des cours du pétrole, on pouvait acheter les cartes de 250.000 f CFA et gagner à peu près 13.000 f CFA de bénéfice. Mais actuellement avec la crise, si l’on achète les cartes de 60.000 f CFA par exemple, on arrive à un bénéfice de 4.000 f CFA. En réalité, les recettes ont baissé, mais avec la persistance il y a bel et bien un léger mieux ».
Notons que ce que le commun de mortel appelle par les cabines téléphoniques archaïques, celles qui ne sont pas réglementées et sont gérées de façon individuelle par des jeunes. Elles sont places aux abords des artères et de nombreuses places publiques et participent énormément à l’indépendance financière des jeunes qui les gèrent.